"Une préparation idéale pour le quart de finale" : le débriefing de France - Italie par Jérôme Thion
Le match des Bleus : un déroulé et un contenu parfaits
Face à une équipe d’Italie très faible, qui n’a pas existé dans la dimension physique, le XV de France a rendu une copie presque idéale. C’est en tout cas l’avis de Jérôme Thion.
"L’élément essentiel de cette rencontre était de vraiment marquer le coup avant les phases finales. Mission accomplie. L’équipe de France a toujours des difficultés à jouer des équipes un peu moins performantes, comme l’Italie. Pendant le Tournoi, on sait qu’il faut leur rentrer dedans pour les faire plier. Là, il n’y a pas eu de discussion plus de deux minutes. D’entrée, on a senti que cette équipe de France allait être très performante et hors de portée des Italiens.
Franchement, que ce soit devant ou derrière, les Bleus ont été dominants de bout en bout. Pour moi, ils ont réalisé le match complet dans toutes les dimensions. C’est une prestation qui a soulagé probablement pas mal de personnes sur certains questionnements, notamment sur le niveau de quelques joueurs. Je pense notamment à la charnière, mais je savais qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir."
La leçon du match : un modèle de montée en puissance
Les enseignements à tirer du très large succès tricolore (60-7) sont nombreux et forcément positifs. Pour Jérôme Thion, l’évolution depuis l’ouverture de la compétition est significative.
"Il y a beaucoup de choses à retenir de la performance de l’équipe de France. La première est peut-être son efficacité exceptionnelle, en attaque comme en défense. La pression mise sur la formation italienne a été essentielle, elle a permis d’obtenir de nombreux ballons de récupération. J’ai beaucoup aimé l’animation de la charnière, c’était juste parfait. Et puis, la véritable leçon de la rencontre est l’évolution de ce que montre le XV de France, mentalement comme physiquement.
Sur ce que je ressens, entre le match d’ouverture et celui face à l’Italie, physiquement ils sont impressionnants et même intouchables. A aucun moment, je ne les sens sous pression, ils arrivent à récupérer tous les coups ou presque. On ne pouvait pas rêver meilleur match pour préparer le quart de finale. Et puis, joueurs absents ou pas, il y a une forte émulation dans ce groupe."
Le joueur du match : une charnière assurance tout risque
Fan "à 200 %", dit-il, du jeune Louis Bielle-Biarrey, Jérôme Thion a néanmoins préféré relever la performance haut de gamme des demis, Maxime Lucu - Matthieu Jalibert.
"Pour la charnière bordelaise, c’était le match idéal pour elle, tant défensivement qu’offensivement. On sait que l’entente entre ces deux joueurs est parfaite en club, on les voit ultra-performants quand ils évoluent ensemble. Face à l’Italie, derrière une troisième ligne qui a dégagé le terrain devant eux, leur animation a été d’une très grande cohérence.
Max (Lucu) colle énormément au ballon, il met de la pression sur les autres en défense et ses sorties de camp ont été impeccables. Dès que ça sort du cadre de jeu établi, ça joue très bien, les deux ont vraiment des mains. Quant à Jalibert, ses petits jeux au pied, notamment pour Penaud, ont été un régal.
Alors oui, on avait la paire idéale avec Dupont et Ntamack, mais on a là une des meilleures charnières françaises, avec un Jalibert brillant, qui possède un QI rugby phénoménal."
Propos recueillis par Christophe Buron