En 1906, l’Union départementale des sapeurs-pompiers de Haute-Loire a été lancé à Brioude

La cité Saint-Julien accueillait, le dimanche 23 septembre 1906, quelque 200 soldats du feu venus de tout le département, à l’exception de ceux de l’arrondissement d’Yssingeaux. Ils étaient reçus dans la cour de la gare, à 9 h 30, par messieurs Berryer, chef de bataillon, inspecteur du Puy-de-Dôme et le capitaine Picard, chef de corps à Brioude, initiateur de la manifestation. Les hommes en grande tenue, précédés de l’Harmonie des enfants de Brioude, défilaient dans les rues jusqu’à la salle d’honneur de l’hôtel de ville.

La réunion qui s’y tint alors, présidée par le sous-préfet Révillod, était exclusivement consacrée à la création et à l’organisation d’une Union départementale. Il revenait au commandant Berryer de présenter aux congressistes l’importance « d’une œuvre de mutualité si précieuse et si utile ». Il poursuivait son propos en ces termes : « La plupart des départements ont déjà leur Union. La Haute-Loire ne pouvait rester en arrière et votre présence ici en grand nombre montre que vous avez tous compris la grande utilité de l’œuvre si éminemment philanthropique que nous voulons fonder. » Il exposait ensuite les différents avantages d’une Union départementale :

Resserrer les liens de confraternité qui doivent unir les sapeurs-pompiers d’un même département, organiser des réunions à l’effet d’étudier les perfectionnements au matériel d’extinction et de sauvetage, organiser des revues et manœuvres cantonales pour stimuler tous les corps de soldats du feu dans l’étude et la connaissance des manœuvres des pompes et du matériel d’incendie, rechercher enfin les moyens d’améliorer le sort des sapeurs-pompiers qui sont en tous points dignes d’intérêt…

Le commandant Berryer concluait son propos par une tirade qui devait lui valoir des applaudissements nourris : « Groupons-nous donc, mes chers camarades, et travaillons toujours de plus en plus et sans relâche à perfectionner notre instruction théorique et pratique car, de notre bonne organisation et de notre savoir, sortira notre force. Qu’une pensée commune unisse toujours nos volontés en un seul faisceau. Ouvrons franchement nos cœurs à la fraternité et à la solidarité, pratiquons-les, et que notre devise soit toujours honneur, courage, dévouement. »

Les articles successifs des statuts de l’Union étaient ensuite adoptés un à un à l’unanimité et à main levée. Puis les congressistes constituaient le bureau de l’association qui se composait comme suit : le président est le capitaine Dubois, du Puy-en-Velay et le vice-président, le capitaine Picard, est de Brioude. En ce qui concerne les différents responsables d’arrondissements, il s’agit du lieutenant Brivadis, d’Allègre, pour le Puy-en-Velay, et du lieutenant Virat, de Vergongheon, pour Brioude. Le secrétaire est l’adjudant Andrillat, du Puy-en-Velay.

Le secrétaire adjoint est le sous-lieutenant Merle, de Sainte-Florine. Des commissaires ont également été désignés, le lieutenant Sabatier de Blesle et le sous-lieutenant Joumard, de Langeac, pour l’arrondissement de Brioude. Pour Le Puy-en-Velay, la nomination était ajournée ainsi que pour Yssingeaux, absents à la réunion.

Un banquet présidé par le sous-préfet Révillod et servi par monsieur Thomas réunissait toutes les compagnies et, après un ultime vin d’honneur, les sapeurs-pompiers étaient raccompagnés dans la liesse et la bonne humeur jusqu’en gare de la cité de Saint-Julien.

Roland Vigouroux