La Biennale des métiers d'art de Brioude, au rendez-vous des découvertes

Pour qui souhaite s’immerger pleinement dans la toute première Biennale des métiers d’art de Brioude, qui se poursuit jusqu’à dimanche 29 septembre, une journée ne sera pas de trop… Mercredi 25, profitant du calme d’une journée de semaine, de nombreuses personnes avaient déjà répondu présentes dans les rues de la Cité Saint-Julien, pour découvrir le savoir-faire d’une quarantaine d’artisans d’art répartis dans une vingtaine de lieux d’exposition.Dès mercredi, le public était au rendez-vous pour cette première Biennale des métiers d'art.

Trois amies, Isabelle et Isabelle, de Clermont, accompagnées d’Annie, du Puy-en-Velay, s’étaient d’ailleurs donné rendez-vous pour en profiter pleinement. Habituées de la Biennale d’aquarelle et déjà venues cette année pour la première Biennale photo, elles n’ont pas hésité une seconde avant de se décider.

Ce nouveau rendez-vous est une très belle initiative. Il y a un très gros niveau, on est loin de ce que l’on peut parfois trouver sur certains marchés…

" On découvre des techniques très originales. Et c’est aussi l’occasion de rencontrer des artisans d’ici ou d’ailleurs. On n’a jamais vraiment le temps d’aller les voir. Et pour beaucoup, on ne les connaît même pas… "A la chapelle de la Visitation, il est possible d'observer Stéphane Laurenson, marqueteur de paille, en plein travail.

Si ces artistes espèrent bien vendre des créations à l’occasion de ces quelques jours à Brioude, là n’est pas leur seul motif de présence. " C’est très rare les rendez-vous comme ça sur cinq jours, notait la verrière d’art Danielle Bernardon, arrivée de l’Allier. Je pense que c’est une bonne chose cependant, car on déplace beaucoup de matériel avec nous. Cette Biennale de Brioude a rassemblé des artisans très variés. Et il y a énormément de qualité. En plus, pour nous, exposants, c’est aussi l’occasion de côtoyer les autres. "

Horaires. Les expositions sont visibles aujourd’hui, de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures, puis samedi et dimanche de 10 à 18 heures. La liste des lieux d’exposition et des exposants est à retrouver dans notre édition du lundi 23 septembre. Mais aussi sur le site www.commerce-brioudesudauvergne.fr.

Et pour le public, c’est aussi un bon moyen d’échanger, parfois longuement, avec des exposants autour de leurs techniques toutes très différentes. Installé dans l’ancienne crèche du parc de la Visitation, comme Danielle Bernardon, Emmanuel Verdier prend ainsi le temps d’expliquer son métier de ferron. " Il n’y a qu’une école de ferrons reconnue par l’État en France. On fait partie des rares artisans à forger notre propre matière. "

L’artisan d’art de Pouilly-lès-Feurs (Loire) détaille le travail lui ayant permis d’arriver à créer du métal pour ensuite forger la lame d’un tanto (sabre très court japonais). " Pour réussir à forger des lames à partir de la rouille de météorite, il m’a fallu deux ans de recherche en métallurgie et d’expérimentation… ", confie Emmanuel Verdier, qui profite du rendez-vous " pour exposer des couteaux forgés courants et aussi des pièces d’exception ".La potière Lou Oliveres est installée dans l'ancienne crèche de Brioude

Isabelle Neau, exposante venue de Chambéry, est tourneuse, ébéniste et sculptrice. Elle aussi est agréablement surprise par cette Biennale.

Cette exposition montre toute la variété des artisanats d’art. Et le niveau est élevé.

 Artiste travaillant du bois de récupération (elle crée notamment des œuvres à partir des composants d’anciens meubles…), elle " donne une troisième vie à l’arbre ". Et " recherche l’émotion dans le regard des gens ".Claude Vernet, créateur de bijoux, travaille avec des "matériaux improbables", mariés à l'argent, comme des dents de raie...

Installé à la Visitation, Stéphane Laurenson, venu en voisin de Cournon-d’Auvergne, est penché sur un petit bureau. Il fend de la paille de seigle, l’aplatit (ce qui en fait ressortir le brillant), la découpe et la colle pour décorer une pièce de bois. Spécialisé dans la marqueterie de paille, il sourit. " Être installé à la Visitation, il y a pire. Je suis content qu’il y ait un événement comme ça à cette époque. Et au-delà de se montrer au public, cela permet de rencontrer d’autres artisans ; de nouvelles personnes, de nouvelles techniques. Il n’y a pas que le public qui se régale. " Comme tous les autres, il attend les visiteurs, jusqu’à dimanche soir. Prêt à expliquer en détail toutes les subtilités et la richesse de son travail. 

Animations. Plusieurs stages et animations sont proposés dans le cadre de cette Biennale, dont un concert, Mutissage, aujourd’hui à 20 heures (entrée à 5 €), et une conférence sur les conséquences de la guerre des gangs en Haïti et particulièrement sur le cas de Noailles, par Eneld Charles et Jean-Eddy Remy, demain à 14 heures. Rendez-vous à la Halle aux grains.

Pierre Hébrard