Palau signe un accord avec les États-Unis sur l’accueil de migrants de pays tiers contre une aide financière
Le petit État insulaire de Palau a conclu un accord avec les États-Unis prévoyant l’accueil de migrants en provenance du territoire américain, en échange d’un renforcement de l’aide financière et institutionnelle de Washington, rapporte The Guardian. L’accord, formalisé par un mémorandum d’entente, autorise le transfert vers Palau de ressortissants de pays tiers.
Jusqu’à 75 personnes, n’ayant jamais été inculpées, pourront ainsi s’installer et travailler à Palau afin de répondre à des pénuries locales de main-d’œuvre. En contrepartie, les États-Unis auraient accordé une enveloppe de 7,5 millions de dollars destinée à soutenir les services publics du pays.
La question a été abordée le 23 décembre lors d’un échange téléphonique entre le vice-secrétaire d’État américain Christopher Landau et le président de Palau, Surangel Whipps. Cette discussion intervient après le rejet, plus tôt cette année, d’une première demande américaine par les parlementaires paluans.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique migratoire menée par le président Donald Trump, marquée notamment par une intensification des expulsions. Ces pratiques, qui incluent l’envoi de migrants vers des pays avec lesquels ils n’ont aucun lien, ont suscité de vives critiques de la part des défenseurs des droits humains, inquiets du respect des garanties procédurales, note le quotidien britannique. L’administration américaine affirme toutefois que ces mesures visent à renforcer la sécurité intérieure.
Outre le soutien budgétaire immédiat, Washington s’est engagé à fournir 2 millions de dollars pour l’envoi de conseillers chargés d’assister Palau sur les questions de sécurité, ainsi qu’une aide supplémentaire de 6 millions de dollars destinée à la réforme du régime de retraite de la fonction publique.
Fin juillet, le Congrès paluan avait pourtant indiqué ne pas pouvoir accepter une proposition américaine visant l’accueil de demandeurs d’asile étrangers, dans un contexte de pressions accrues pour expulser des migrants vers des pays tiers. Palau, qui compte environ 17 000 habitants, entretient avec les États-Unis un accord de libre association garantissant une assistance économique en échange d’un accès militaire au territoire.
Parallèlement, la justice américaine continue de s’interroger sur la légalité de ces pratiques. La semaine dernière, un juge fédéral a laissé entendre qu’il pourrait à nouveau interdire les expulsions rapides vers des pays autres que ceux d’origine, en l’absence de notification adéquate et de possibilité pour les migrants de faire valoir un risque de persécution ou de torture.