Eleveurs: le mouvement se propage à d'autres régions
Les barrages installés par des éleveurs autour de Caen depuis lundi ont commencé à être levés mercredi après l'annonce du plan du gouvernement mais de nouveaux blocages ont été mis en place dans le centre et l'Est, où le président Hollande était attendu jeudi, et également en Corrèze et dans le Sud-Ouest.
- CENTRE-EST
Les éleveurs de Rhône-Alpes ont commencé à bloquer l'accès Nord et Est de Lyon mercredi soir avec des tracteurs, l'A6 et l'A42 étant coupées en direction de Lyon, selon Bison Futé.
Ils devaient, au petit matin jeudi, paralyser l'accès Sud de la deuxième agglomération de France, selon la FNSEA régionale.
A Clermont-Ferrand, la FDSEA et les JA du Puy-de-Dôme prévoyaient de bloquer cinq accès de la ville jeudi matin.
Leur principale revendication: une intervention des pouvoirs publics pour faire monter les prix de la viande et du lait, élément fondamental qui ne figure pas, selon eux, dans le plan d'aide du gouvernement de 600 millions d'euros.
Mercredi, 300 à 400 agriculteurs ont bloqué cinq accès à Chalon-sur-Saône. Ils ont levé les barrages vers 22H00, selon la FDSEA de Saône-et-Loire, qui n'excluait pas de nouvelles actions jeudi matin.
D'autres actions étaient prévues jeudi en Bourgogne, dans l'Yonne et la Nièvre, alors que François Hollande devait se rendre à Dijon, où il rencontrera le monde agricole à 9H00.
Dans l'Yonne, ils prévoient dès 8H30 de bloquer l?abattoir de Migennes avant de se rendre à la laiterie Yoplait de Monéteau.
Dans la région voisine de Franche-Compté, 150 à 200 agriculteurs, aux volants d'une quarantaine de tracteurs, se sont réunis mercredi soir à Vesoul (Haute-Saône), selon un correspondant de l'AFP.
Les agriculteurs ont notamment "intercepté" une citerne laitière d'environ 15.000 litres de lait. Ils l'ont conduite aux abords d'une grande surface du centre-ville, où ils ont commencé à en déverser le contenu vers 23H00.
- CENTRE
Mercredi soir quelque 150 agriculteurs --avec une trentaine de tracteurs-- se sont mobilisés pour bloquer les livraisons à un supermarché Lidl à Sorigny (au sud de Tours), selon un dirigeant de la FDSEA d'Indre-et-Loire.
Du fumier, de la paille et des pneus ont été déversés pour boucher l'accès aux camions. Et les agriculteurs envisagent de cibler aussi un atelier de découpe de viande bovine à Montbazon (entre Sorigny et Tours) qui, selon la FDSEA, ne traite que de la viande de provenance étrangère.
- CENTRE-OUEST
Les barrages filtrants mis en place mercredi sur les routes d'accès au château de Chambord ont été levés.
En Loire-Atlantique, où aucun blocage n'avait lieu ce mercredi, les actions prévues jeudi matin, suivant un mot d'ordre national appelant à viser les transformateurs, sont maintenues, selon le président des JA du département, Charles Guerlais.
"Les annonces du gouvernement n'ont rien fait pour calmer l'élevage (?). Dans les campagnes, on a l'impression que M. Le Foll s'est foutu de nous", a-t-il affirmé.
En Vendée, le dernier point de blocage, le péage de Boufféré, a été levé.
En Charente-Maritime, le blocage perdure sur le pont de l'île d'Oléron. "Sauf urgences médicales", les barrages filtrants ne laissent passer qu'une cinquantaine de véhicules toutes les 45 minutes, sur une file, puis sur l'autre, selon la préfecture.
Dans la Vienne, la circulation reste fortement perturbée autour de Poitiers.
- CORRèZE
A Brive-la-Gaillarde, dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques 200 éleveurs et agriculteurs, certains avec leur tracteur, ont déversé du lisier devant plusieurs supermarchés et fournisseurs de restaurants (Metro, Promocash), a constaté un photographe de l'AFP. Ils ont également mis le feu à des pneus et dégradé plusieurs panneaux portant les enseignes des supermarchés, selon la même source.
- HAUTES-PYRéNéES
Plusieurs centaines d'agriculteurs de la FDSEA et des JA des Hautes-Pyrénées ont déversé mercredi soir du fumier et du lisier devant des grandes surfaces de Tarbes et son agglomération, a-t-on appris auprès des manifestants et de la préfecture.
Selon un responsable agricole local, Jean-Luc Cazabat, on recensait peu avant minuit plusieurs centaines d'agriculteurs et près de cent tracteurs engagés dans l'action devant 12 établissements.
A la préfecture on faisait état de chiffres similaires parlant de 380 personnes et 125 tracteurs au total mobilisés devant 12 grandes surfaces.
- NORMANDIE
Les barrages ont disparu sur le périphérique de Caen, épicentre de la contestation, après un appel des dirigeants agricoles à suspendre le mouvement quelques heures après l'annonce du plan de l'exécutif.
En Haute-Normandie, l'un des trois grands ponts suspendus permettant de traverser la Seine entre Rouen et l'estuaire, celui de Tancarville, reste bloqué, tandis que les barrages sont devenus filtrants aux ponts de Normandie et de Brotonne.
"Nos collègues du Calvados ont commencé leur mouvement dimanche soir, nous n'avons démarré qu'hier matin, on peut encore tenir", a déclaré à l'AFP Stéphane Donckelé, vice-président de la FNSEA de Seine-Maritime. "Le mot d'ordre est d'aller renforcer les barrages des ponts", a ajouté M. Donckelé.
Au Mont Saint-Michel, les barrages sont également devenus filtrants sur les deux voies d'accès à ce grand site touristique, l'un des plus visités du pays.
- BRETAGNE
En Ille-et-Vilaine, la situation est revenue à la normale sauf à Saint-Malo où les éleveurs bloquent depuis mardi le principal accès à la cité corsaire.
Dans le Finistère, les éleveurs ont quitté le grand pont de l'Iroise, à Brest, qu'ils occupaient depuis mardi mais celui-ci reste fermé pour sa remise en état. En revanche, d'autres barrages perdurent notamment à Quimper ou Morlaix.
Dans un communiqué, les Bonnets rouges ont appelé "tous les Bretons à se joindre aux manifestations des agriculteurs partout où c'est possible".
- NORD
A Lille, le blocage de l'A1 a été levé tôt dans la matinée et en Picardie, les dernières actions d'envergure ont été levées.