Covid-19 : le molnupiravir de Merck retoqué par la Haute Autorité de santé
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Dans un avis rendu vendredi, la Haute Autorité de santé n'a pas autorisé la vente en France du molnupiravir, médicament du laboratoire Merck qui devait arriver dans quelques jours en pharmacie.
Ce devait être le premier antiviral contre le Covid-19 sur le marché en France. Le gouvernement en avait déjà commandé 50.000 doses.
Mais, vendredi, la Haute Autorité de santé (HAS) a considéré que le monulpiravir ne remplissait pas les critères nécessaires pour obtenir une autorisation d’accès précoce. En particulier, elle estime que la présomption d’innovation du traitement curatif antiviral développé par le laboratoire Merck ne peut être retenue.
Moins efficace que les traitements disponiblesEn effet, relève l'autorité scientifique indépendante, les résultats d’efficacité avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles : 30% de réduction des risques de progression vers la forme grave de la Covid-19 (selon l’étude MOVe-OUT) alors que l’efficacité pour les anticorps monoclonaux casirivimab-imdevimab est d’environ 80% sur ce même critère.
Discordance dans les donnéesDe plus, la HAS signale une discordance importante entre les données recueillies sur la première période de l’étude (analyse intermédiaire, environ 50% d’efficacité) et celles recueillies sur la deuxième période (différence entre l’analyse intermédiaire et l’analyse finale, pas d’efficacité). Or les données issues de cette deuxième période, dont les caractéristiques sont plus proches de l’épidémiologie actuelle en France majoritairement représentée par le variant Delta, sont en défaveur du molnupiravir.
Dans ses recommandations, la HAS s'est appuyée sur l'avis de l'Agence nationale de sécurité du médicament. L'ANSM a conclu, considérant le contexte épidémique actuel de la 5e vague du Covid-19 et le potentiel impact du variant Omicron sur les options thérapeutiques existantes, que l’efficacité et la sécurité de ce médicament étaient présumées.
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