De la révolution à la Terreur racialiste
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, défenseur wokiste de toutes les « minorités », vient de nommer Amira Elghawaby au poste de « porte-parole, conseillère, experte et représentante dans les efforts du gouvernement fédéral pour lutter contre l’islamophobie, le racisme systémique, la discrimination raciale et l’intolérance religieuse ». Mme Elghawaby porte le hijab et est réputée être une militante de l’islam rigoriste. Elle est, comme son employeur, une combattante acharnée contre les lois protégeant la langue et la laïcité au Québec. Elle dit être fière de sa nouvelle mission, en particulier la lutte contre la discrimination raciale et l’islamophobie.
La mission de Mme Elghawaby ne prévoit apparemment pas de lutter contre le racisme anti-Blancs ou anti-Asiatiques. Sans doute pense-t-elle que ces racismes-là ne sont qu’une vue de l’esprit. Pourtant…
Ségrégation à Ottawa aujourd’hui…
Le 17 février prochain, au beau milieu du Mois de l’histoire des Noirs (sic), le Centre national des Arts d’Ottawa organisera au Babs Asper Théâtre un spectacle exclusivement réservé aux… Noirs. Les Blancs et les Asiatiques sont invités… à passer leur chemin. Le théâtre prévoit une autre soirée de ce type le 5 mai et explique dans un communiqué de presse que « ces soirées offriront un espace dédié aux amateurs de théâtre noirs pour assister à un spectacle reflétant le kaléidoscope vivant qu’est l’expérience noire » – si j’osais, je dirais que le terme de « kaléidoscope » me paraît assez inapproprié pour un événement destiné à mettre uniquement en valeur des nuances de noir. Si des individus « non noirs » décident toutefois de braver l’interdiction, il est prévu que des membres de la direction ou de la production discuteront avec ces derniers pour « désamorcer la situation ». Bien entendu, ces émissaires seront eux-mêmes « non noirs » – ainsi, si la discussion tourne au vinaigre, personne ne pourra être traité de raciste.
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Des Canadiens ont protesté, parlé d’« apartheid culturel » et de racisme, mais Mme Elghawaby n’a pour le moment rien trouvé à redire à ces événements appliquant une ségrégation raciale. Radio-Canada, radio publique aussi peu pluraliste et encore plus wokiste que notre Radio-France, la soutient en silence ; les journalistes sont restés totalement indifférents à cet événement. Il faut dire qu’ils ont d’autres chats à fouetter en ce moment – et nous allons voir que tout se tient, wokistement parlant. La direction de Radio-Canada demande en effet expressément à ses journalistes et animateurs de ne plus utiliser de « mots offensants ». Si, par malheur, l’un d’eux vient à utiliser, même à des fins pédagogiques, le « mot en n » (nigger, en novlangue non-offensante), des excuses en direct sont attendues. Dans un document paru sur le site de la radio en novembre 2022, il est précisé que si un invité tient un « propos offensant », le journaliste doit, là encore, présenter des excuses à l’auditoire et faire en sorte que l’invité ne répète pas ces propos. Ces « propos offensants » pouvant concerner« la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’état matrimonial ou un handicap physique ou mental », l’invité a bougrement intérêt à faire attention à ce qu’il dit, d’autant plus qu’il est prévu de carrément supprimer tout mot ou passage supposément offensant « si l’entrevue est rediffusée ou rendue disponible sur demande sur les plateformes de CBC/Radio-Canada. ». La réalité rattrape la fiction de 1984 : « À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. […] Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. […] La Révolution sera complète quand le langage sera parfait », assène un fonctionnaire du Ministère de la Vérité. Les fonctionnaires wokistes disent exactement la même chose.
… Demain, à Paris ?
Mais revenons à notre théâtre « racialiste ». Ne nous moquons pas outre-mesure de la ségrégation raciale qui s’y applique. À la vitesse à laquelle se répand le poison wokiste en France, je ne serais pas surpris d’apprendre prochainement que tel ou tel lieu y est interdit aux Blancs. Ah ! on me dit dans l’oreillette que cela est déjà arrivé : à l’université Paris VIII (ateliers « Paroles non blanches »), dans un « camp d’été décolonial » réservé aux personnes non-blanches à Reims, lors de formations « en non mixité raciale » pour lutter contre les discriminations à l’initiative du syndicat Sud Éducation 93, lors de réunions « non mixtes racisées » organisées par l’Unef, etc. Tous ces faits, en plus des actes de violence sur des personnes en raison de leur couleur de peau blanche dans certains quartiers ou des messages anti-Blancs sur les réseaux sociaux ou dans les textes de rappeurs, relèvent du racisme anti-Blancs.
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Pourtant, au dire de notre ministre de l’Éducation nationale, il n’existe pas. Lors d’une conférence à Sciences Po en 2019, Pap Ndiaye expliquait que « cette thématique très étrange du racisme anti-Blancs […] vient de l’extrême droite » et que cette notion est « ridicule » puisqu’elle émane du « peuple dominant ». Ce discours strictement « racialiste » (c’est-à-dire fondamentalement raciste) condamne les Blancs à la damnation éternelle et excuse par avance les actes anti-Blancs qui ne peuvent pas être racistes puisque seuls les Blancs, en tant que « dominants », sont racistes. C’est du Robin DiAngelo [1] ou du Rokhaya Diallo dans le texte.
Comme Mathieu Bock-Côté l’a remarquablement soutenu dans son essai [2], la Révolution racialiste est en marche : après avoir imposé son vocabulaire (« racisé », racisme « systémique », « privilège blanc », « suprématie » blanche, etc.), rendu possible de nouvelles ségrégations raciales, envahi les médias et tous les lieux du savoir, des arts, de la publicité et du divertissement, elle poursuit son travail de sape en espérant voir s’amplifier une nouvelle et efficace lutte des races remplaçant l’ancienne et fatiguée lutte des classes. Cette révolution, comme toutes les révolutions, veut changer notre monde de fond en comble. Comme le dit sans ambages Rokhaya Diallo, les Français doivent accepter le fait que la France « n’est plus un pays chrétien et blanc » [3]. Ce à quoi les prépare l’écrivain Léonora Miano : « N’ayez pas peur d’être minoritaire culturellement. N’ayez pas peur de quelque chose qui va se passer. Parce que ça va se passer. Ça s’appelle une mutation. L’Europe va muter. […] Ils [les Subsahariens NDLA] vont venir, et ils vont venir avec leur bagage identitaire. […] C’est ça qui va se passer, et c’est déjà en train de se passer. N’ayez pas peur [4]. » Mme Miano prophétise le remplacement de la population européenne par une autre, africaine. En somme un grand remplacement. Mais chut !.. il paraît que cette « thématique », comme celle du racisme anti-Blancs, vient de l’extrême droite et est ridicule…
(1) Cette sociologue américaine a développé un business fructueux (livres, conférences, etc.) autour d’un concept simple et efficace qui a fait son chemin depuis : les Blancs et les sociétés occidentales sont, quoi qu’ils fassent, intrinsèquement et systémiquement racistes. Son livre, Fragilité blanche, est très apprécié dans certains milieux universitaires français, en particulier à Sciences Po, Nanterre ou Paris VIII.
(2) Mathieu Bock-Côté, La Révolution racialiste, Les presses de la cité.
(3) Entretien donné à Aljazeera le 13 mai 2017.
(4) Dans l’émission Ce soir ou jamais du 8 novembre 2013.
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