Climat : ces "changements alarmants" mis en lumière par l’année 2022
Canicules, incendies, sécheresse… L’été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe, a confirmé ce jeudi 20 avril le programme européen Copernicus dans un rapport. Les températures étaient environ 1,4 °C supérieures à la moyenne, et 0,3 à 0,4 °C au-dessus de celles de l’été 2021, déjà anormalement chaud.
La tendance devrait se confirmer ces prochaines années. En Europe, l’Effis, le système d’information sur les feux de forêt, prévoit déjà un été 2023 jusqu’à 2 °C au-dessus de la normale. Cette hausse des températures entraînera davantage d’épisodes de sécheresse et de feux de forêt.
Et l’été n’est pas la seule saison où les températures sont en hausse. De manière générale, les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des données en 1950, d’après le rapport. "Certaines années seront plus chaudes et d’autres plus fraîches", a concédé Samantha Burgess, directrice adjointe de Copernicus Climate Change Service (C3S). "Mais les chances d’avoir des années plus chaudes sont en train d’augmenter."
Et pour cause : l’étude souligne une accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, comme le CO2 et le méthane (CH4), dont la concentration a atteint un niveau record l’an dernier. Il s’agit de changements climatiques "alarmants", a noté Carlo Buontempo, directeur du C3S. Le dérèglement est en cours "d’intensification".
Des mesures "impératives"
Ses effets sont d’autant plus visibles en Europe, où la température grimpe deux fois plus vite que la moyenne mondiale. D’après Copernicus, le continent s’est réchauffé de 2,2 °C depuis l’ère préindustrielle (1850 - 1900), contre 1,2 °C pour la planète. C’est largement au-dessus des prévisions de l’Accord de Paris de 2015, qui prévoyait une augmentation de 1,5 °C.
"La réduction des émissions de gaz à effet de serre est impérative pour atténuer les pires effets du changement climatique", a insisté Samantha Burgess. Le Giec, les experts climat mandatés par les Nations Unies, a encore appelé récemment à prendre des mesures ambitieuses face au réchauffement. Selon son rapport de synthèse publié en mars, il atteindra 1,5 °C pour la planète d’ici les années 2030-2035.
En réaction, les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) se sont engagés ce mois d’avril à "accélérer" leur sortie des énergies fossiles dans tous les secteurs, mais sans se fixer de nouvelle échéance. Ils ont également visé la réduction à zéro de leur pollution plastique additionnelle d’ici 2040. Des annonces qui manquent d’ambition, selon les ONG environnementales.