"Boeing présente une menace permanente pour la sécurité publique" : la série noire de l'avionneur américain continue
Les avions de Boeing enchaînent les incidents aux conséquences parfois dramatiques. Pas plus tard que samedi 22 juin, un Boeing 737 Max de la compagnie Korean Air, qui devait rallier Séoul à Taïwan, a dû faire demi-tour après une chute de plus de 8.200 mètres en 15 minutes. Dix-sept passagers ont dû être hospitalisés à son retour à Séoul.
"Fortes turbulences"Deux jours auparavant, jeudi 20 juin, un Boeing 737-800 de Malaysia Airlines effectuant un vol entre Hyderabad et Kuala Lumpur (Malaisie) avait dû faire demi-tour et réaliser un atterrissage d'urgence. Des étincelles avaient en effet jailli du moteur droit après le décollage, au cours de la montée de l’appareil jusqu’à son altitude de croisière. Le 17 juin, un Boeing 737-800 de la compagnie Virgin Australia, qui devait relier Queenstown à Melbourne, a perdu un moteur après qu'il a pris feu moins d'une heure après son décollage.
Un mois avant, mardi 21 mai, un passager britannique de 73 ans avait perdu la vie à la suite de "fortes turbulences" sur un vol Londres-Singapour, de la Singapore Airlines. Trente personnes avaient été blessées, dont 12 hospitalisées, car le Boeing 777 avait chuté de plus de 1.800 mètres en cinq minutes. Début mai, un B737-300, affrété auprès d’une compagnie privée, Transair, en partance pour Bamako, avait "fait une sortie de piste lors de sa phase de décollage". Cet accident avait fait plusieurs blessés, dont "quatre graves".
"Problèmes de non-conformité"Ces déboires ne sont que les plus récents. La série noire de Boeing a commencé début janvier : une porte d’un Boeing 737 Max 9 s'était détachée en plein vol du fuselage d’un avion de la compagnie Alaska Airlines. L’Agence américaine de l’aviation civile (FAA) avait repéré des "problèmes de non-conformité" dans le contrôle de production de Boeing et de son sous-traitant Spirit Aerosystems. L'avionneur a dû réduire la cadence de production de ses 737 Max.
Le 7 mars, un Boeing 777 parti en direction du Japon avait dû atterrir en urgence à Los Angeles après avoir perdu un pneu au décollage. Le 8, le train d'atterrissage d'un Boeing 737 Max s'est brisé peu après s’être posé sur le tarmac de l’aéroport de Houston (Texas). Le 11, une cinquantaine de personnes ont été blessées suite à la perte d'altitude subite d'un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie chilienne Latam, qui reliait Sydney (Australie) à Auckland (Nouvelle-Zélande). Les passagers non-attachés ont été propulsées au plafond.
Ces événements ne sont pas sans rappeler les crashes de deux Boeing 737 Max, en octobre 2018 et mars 2019, dus à un problème de nouveau logiciel. Le premier accident avait fait 189 morts. Le second avait causé le décès des 157 passagers et membres d’équipage de l’appareil d’Ethiopian Airlines. Les familles de victimes réclament une amende de quelque 24,8 milliards de dollars pour l'entreprise, et que ses responsables soient traduits en justice. Lundi 24 juin, dans un document déposé au tribunal, elles ont demandé la nomination d'un contrôleur d'entreprise chargé d'examiner les procédures de sécurité et de conformité de l'avionneur, selon Reuters. Pour elles, "Boeing présente une menace permanente pour la sécurité publique".