Le magasin Casino va fermer ses portes

La sentence du tribunal de commerce de Montluçon est tombée, avant-hier : le magasin Casino supermarché de Domérat est placé en liquidation judiciaire, avec une poursuite d’activité de quinze jours octroyée par l’instance pour écouler les stocks. Il s’agit d’une procédure classique, sans appel à une candidature à la reprise. Aujourd’hui, sept salariés, dont un boucher, sont sur le carreau du côté de la place commerciale de la rue André-Messager.

Ce mercredi après-midi, le ciel est gris, il pleut, l’horizon est bouché. Les portes de l’enseigne restent entrouvertes. Le rideau commence à baisser. Deux employées du magasin sont sur le seuil et attendent les clients.

A l’intérieur, les rayons et les étals sont pratiquement vides. « On est là pour liquider le stock. Casino ne nous livre plus depuis quinze jours », raconte une salariée, qui a connu Attac, Simply et maintenant Casino.

« Moi, je mets cette situation sur le compte des grandes surfaces aux alentours qui ont bouffé les commerces de proximité », s’agace Philippe, qui repart avec ses courses sous le bras. La marque, submergée par les dettes, est contrainte de céder ou fermer ses magasins.

« Mon mari est gravement malade. Et maintenant, où vais-je aller faire mes courses ? », s’interroge une senior, visiblement pas au courant des difficultés de l’enseigne nationale et peinant à remplir son cabas face aux rayons vides. Face à elle, une autre retraitée se résigne à se rendre dans une grande surface située à proximité. Autre coup porté au commerce local, la station-service Casino située face à La Poste ne délivre plus de carburant. « Moi j’y venais, même si c’était plus cher. C’était une façon de faire vivre le petit commerce », confie une habitante du quartier, qui regrette la fermeture imminente du supermarché où elle trouvait « de bons produits ».

Autour, les commerçants qui craignent de pâtir de la perte des clients du Casino se montrent plutôt critiques vis-à-vis de la municipalité. « Depuis quatre à cinq ans, regardez, les commerces ferment les uns après les autres. Le quartier n’est pas attractif, on nous oublie », peste l’un d’eux.

Jointe au téléphone, la maire tente de rassurer : « On va essayer de faire des démarches auprès du propriétaire des murs pour qu’il engage des travaux. Aujourd’hui, la situation est entre les mains du mandataire judiciaire, c’est compliqué. On espère un repreneur, une autre enseigne », explique Pascale Lescurat.

Quant à un aménagement ou la revitalisation du quartier, qui pourrait aider à inverser la tendance ? « On réfléchit à refaire le centre-bourg », assure l’édile.