Le futur Parc de la Muraille reliera Saint-Jacques au centre-ville de Clermont-Ferrand

En foulant le terrain de l’ancienne muraille de Chine à Clermont-Ferrand samedi 5 octobre, c’est le même sentiment d’immensité qui a saisi l’assistance. Un terrain de jeu idéal pour les architectes aux manettes du projet du Parc de la muraille. Sébastien Roussel, directeur de projet du cabinet Devillers et associés, a immédiatement planté le décor. « Il s’agit de remplacer un symbole, la muraille de Chine par un parc, qui va permettre de connecter le plateau Saint-Jacques à son territoire ».

Au programme : du vert, de la culture et de la fraîcheur. Les tilleuls existants sont appelés à devenir le nouvel horizon du parc dans un ensemble bâti en terrasses où les 412 m2 d’aires de jeux côtoieront un auditorium extérieur, un miroir et un mur d’eau, deux amphithéâtres (760 places assises au total), un cinéma en plein air, des coteaux, ou encore des aires de pique-nique.

Olivier Bianchi face à la maquette du projet. Photo Thierry NICOLAS. Un projet en plusieurs phases, dont la première a officiellement été lancée hier matin. Une occasion qu’a saisie le maire, Olivier Bianchi pour rappeler sa « vision globale d’une ville plus fraternelle. Cette muraille, c’était New-York. Depuis qu’elle est rasée, on comprend mieux à quel point ce rempart faisait une rupture avec le centre-ville. Il fallait remettre de la justice sociale et de la mixité. En cassant cette muraille, on a brisé le déterminisme social de nos quartiers. Demain, on pourra cheminer à pied depuis Saint-Jacques jusqu’au centre-ville de Clermont ».

Des jeux pour enfants seront aménagés dans le parc. @laurent Perreau - agence Devillers & associés.

Un paysage urbain en osmose avec une vision du vivre ensemble mais aussi en accord avec les défis du changement climatique. D’ici à 2026, 488 arbres devraient être plantés dans ce nouveau belvédère avec vue sur la cathédrale et la Chaîne des puys.

Un projet verdoyant et coloré d’espoir qui n’empêche pourtant pas le maire d’évoquer ses préoccupations. « On s’interroge sur les usages et mésusages d’un parc la nuit. On a un substrat très favorable au bazar. Personne de l’ignore. » La question de sa fermeture la nuit se posera. À coup sûr.

Hasard du calendrier, une commerçante du quartier était menacée quelques heures seulement avant l’inauguration du parc par un dealer.

Carole Eon