Algérie : la victoire, puis le malaise
L’essentiel est là pour l’Algérie. Face au Soudan, les Verts ont parfaitement lancé leur CAN 2025 avec un succès convaincant (3-0), construit autour d’un collectif sérieux et d’une efficacité retrouvée. Riyad Mahrez a porté l’équipe, Ibrahim Maza a confirmé, et Vladimir Petkovic a pu respirer après des mois d’attente autour de cette entrée en lice. Pourtant, derrière cette victoire maîtrisée, un détail n’a pas échappé aux observateurs attentifs.
Le cas Bagdad Bounedjah interroge
Car tout n’a pas été aussi fluide qu’il n’y paraît. Au fil des minutes, un visage s’est distingué, non pas par un geste décisif manqué ou une erreur flagrante, mais par un langage corporel inhabituel. Bras levés, regards appuyés, gestes d’agacement répétés : l’attitude a surpris, d’autant plus dans un match largement dominé. Et au coup de sifflet final, il a quitté l’aire du jeu sans saluer les supporters. Sur les réseaux sociaux, ces images ont rapidement circulé, nourrissant l’idée d’une forme de rébellion, discrète mais visible, au sein d’un groupe pourtant vainqueur.
Le joueur en question n’est autre que Baghdad Bounedjah. Auteur d’un match globalement solide, ponctué par une remise décisive pour le but d’Ibrahim Maza, l’attaquant n’a pourtant jamais semblé totalement apaisé. Un manque de ballons exploitables, quelques décisions arbitrales contestables et l’absence de but personnel ont visiblement nourri sa frustration. Rien d’explosif, rien de public non plus, mais suffisamment perceptible pour alimenter le débat.
Un signal à surveiller pour la suite de la CAN
Il faut toutefois replacer les choses dans leur contexte. Bounedjah n’est pas de ceux qui s’agacent facilement. En sélection, il a toujours affiché une discipline exemplaire, même lors de périodes plus délicates où son statut avait été remis en question. Respectueux du groupe et du staff, il n’a jamais contesté une décision publiquement. Son attitude face au Soudan semble davantage traduire une exigence personnelle élevée qu’un rejet de l’autorité ou du collectif.
Reste à savoir comment cette tension sera interprétée en interne. À court terme, elle n’a eu aucun impact sur le résultat. Mais dans une compétition aussi exigeante que la CAN, chaque détail compte. À Petkovic de canaliser cette énergie pour en faire un levier positif, et non une source de crispation. Car l’Algérie avance, gagne, et vise plus haut. À condition que l’unité reste intacte.