Élections générales en République centrafricaine : un scrutin décisif sous haute surveillance
Le 28 décembre 2025, la Centrafrique organise des élections générales d’ampleur exceptionnelle. Pour la première fois depuis 1988, quatre scrutins auront lieu simultanément. Près de 2,4 millions d’électeurs sont attendus dans 6 762 bureaux de vote, dont 62 à l’étranger.
L’ANE a mobilisé 1 170 agents électoraux, formés notamment dans la commune de Bimbo, où 234 bureaux de vote seront déployés. Leur mission est d’orienter les électeurs et d’assurer la bonne tenue du scrutin, selon Dieu Aimé Ndozou Mougbia, un responsable local de l’ANE.
Le processus est encadré par plus de 1 700 observateurs nationaux et internationaux, dont des délégués de l’Union africaine, de la CEEAC, de l’Union européenne et de la région des Grands Lacs. L’appui logistique et sécuritaire est renforcé par la MINUSCA et le PNUD, salués par le Secrétaire général de l’ONU.
Les résultats provisoires sont attendus le 5 janvier 2026. Un second tour présidentiel est prévu pour le 15 février si aucun candidat ne franchit la barre des 50 %.
Une campagne dominée par Faustin-Archange Touadéra
Sept candidats sont en lice. Le président sortant Faustin-Archange Touadéra, 68 ans, brigue un troisième mandat, rendu possible par la constitution adoptée par référendum en 2023.
Chef du Mouvement des cœurs unis (MCU), Touadéra a terminé sa campagne par un rassemblement au stade Boganda de Bangui, devant des milliers de partisans. Il y a réaffirmé son programme pour les sept années à venir, centré sur la sécurité et la stabilité.
Il met en avant les progrès enregistrés dans plusieurs régions et souligne l’impact direct de l’alliance stratégique avec la Russie, dont les forces ont renforcé les capacités opérationnelles de l’armée centrafricaine.
Face à lui, six candidats participent au scrutin dans un esprit républicain. Parmi eux figurent Anicet-Georges Dologuélé, ancien Premier ministre et président de l’URCA, et Henri-Marie Dondra, ancien ministre des Finances puis chef du gouvernement, aujourd’hui à la tête du parti centriste UNIR. On retrouve également Serge Djorie, ancien ministre de la Communication, Aristide Briand Reboas, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Eddy Symphorien Kparekouti, président du Parti d’unité et de reconstruction (PUR), ainsi que Marcellin Yalamende, pasteur évangéliste se présentant en tant que candidat indépendant.
Les campagnes ont été actives et largement visibles dans tout le pays, avec le soutien de nombreux comités de terrain, associations et réseaux locaux.
Une sécurisation assurée par les FACA et les alliés russes
À l’approche du vote, les autorités ont conduit plusieurs opérations de sécurisation, notamment dans le nord-est, à proximité des frontières avec le Tchad et le Soudan, pour neutraliser des groupes armés hostiles.
Ces actions ont été menées par les FACA avec l’appui des spécialistes russes. Plusieurs bases rebelles ont été démantelées et des éléments armés mis en fuite. Selon Alexandre Ivanov, représentant d’un groupement de sécurité, la mission des forces russes est prise « très au sérieux ».
Si quelques zones frontalières restent sensibles, la situation générale est stable sur l’ensemble du territoire. Le Premier ministre Félix Moloua a appelé l’ensemble des candidats à faire preuve de retenue et à respecter le processus démocratique.