L'atterrisseur Schiaparelli de l'ESA s'est écrasé sur Mars
ESPACE - Le module européen Schiaparelli "s'est écrasé à la surface de Mars" mercredi 19 octobre, a annoncé vendredi à l'AFP Thierry Blancquaert, responsable de l'atterrisseur à l'Agence spatiale européenne (ESA).
L'ESA, qui était sans nouvelles du module depuis deux jours, a été fixée sur son sort grâce à une photo prise par la sonde américaine MRO en orbite autour de la planète rouge. Schiaparelli "est arrivé à une vitesse beaucoup plus rapide que prévu à la surface de Mars", a expliqué Thierry Blancquaert depuis les locaux de l'ESA à Darmstadt.
.@NASA Mars Reconnaissance Orbiter has imaged changes on #Mars surface linked to #ExoMars Schiaparelli module: https://t.co/B6bRfUwKHi pic.twitter.com/NTAkjZLOr9
— ESA_Schiaparelli (@ESA_EDM) 21 octobre 2016
L'ESA précise dans un communiqué que la caméra a repéré deux choses: un petit point de 12 mètres de diamètre qui semble être le parachute, qui a donc fonctionné et s'est bien détaché. L'autre chose, c'est "une tâche sombre floue de 15 mètres sur 40". Bref, tout ce qu'il reste de l'atterrisseur de plus de 500kg, qui a été réduit en morceau. La faute, semble-t-il, aux rétrofusées qui se sont arrêtés plus tôt que prévu.
Un impact à 300 km/h
L'ESA a perdu le contact avec le robot 50 secondes avant l'atterrissage. Jusque-là, tout s'est bien passé pendant les 5 premières minutes de la descente. Le bouclier thermique a fonctionné, de même que le parachute... du moins au début.
Ensuite, il y a eu un problème, au moment de l'éjection du parachute et du déclenchement des rétro-fusées, qui devaient finir de freiner Schiaparelli. Celles-ci ont fonctionné au moins trois ou quatre secondes... mais elles devaient freiner le robot pendant au moins 30 secondes. Ce qui n'a pas été le cas.
L'ESA estime que la sonde est tombée d'une hauteur de 2 à 4 kilomètres, lui faisant toucher le sol à 300 km/h. La semaine prochaine, les scientifiques devraient disposer d'images de meilleures résolutions grâce à une autre caméra de la sonde américaine en orbite, qui possède une meilleure résolution.
Malgré le crash, l'ESA reste positive
En dépit de l'échec de Schiaparelli, l'ESA reste concentrée sur la sonde TGO, l'autre partie de la mission ExoMars, qui a réussi à se mettre en orbite. Une vraie réussite qui n'était pas gagnée et qui servira effectivement à l'agence pour le futur.
Lors d'une conférence de presse jeudi 20 octobre, les représentants de l'ESA ont aussi beaucoup insisté sur le fait que l'atterrisseur était avant tout un test destiné à mieux comprendre comment se passe une phase de descente dans l'atmosphère de Mars et que ces données ont bien été récupérées, quel que soit le sort de Schiaparelli. "Le test peut fonctionner ou échouer, ce sont les données récoltées qui sont importantes", expliquait David Parker.
"Des données essentielles récoltés par Schiaparelli ont été décodées."Essential data from #ExoMars Schiaparelli is being decoded. What we know so far: https://t.co/ZflMgUTaMk pic.twitter.com/Y5qbqg0bvj
— ESA_Schiaparelli (@ESA_EDM) 20 octobre 2016
Sauf que quand un journaliste de Science magazine a rappelé que plusieurs données concernant la descente devaient être envoyées une fois le robot posé sur la surface, l'ESA a botté en touche, évoquant "quelques données de perdues, mais rien de majeur". François Forget nous précise que 600 Mo de données ont été récoltées. Certes, il devait y en avoir plus une fois au sol, mais celles déjà reçues sont "une sorte de best-of" et donc les plus importantes.
Interrogé sur le sort du deuxième volet de la mission, qui prévoit d'envoyer un rover similaire à Curiosity sur Mars, l'ESA a affirmé que celle-ci n'était pas remise en cause. "La mission est un succès, nous avons toutes les fonctions et données dont nous avons besoin pour 2020", a lancé le directeur de l'exploration robotique de l'ESA. Et de rappeler que l'exploration de Mars est un défi difficile. "C'est pour ça que nous le faisons."
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