"Si on rogne petit à petit sur tout, autant nous envoyer tout de suite à l’abattoir" : un retraité aurillacois dénonce la perte de pouvoir d'achat
Comme soixante-dix retraités cantaliens, Michel Civel a répondu à l’appel de la CGT, ce mardi 26 mars. Avec une revendication claire : « On souhaite une augmentation de nos retraites et la mise en place d’une retraite minimum », exprime-t-il. À 62 ans, Michel Civel est retraité de la fonction publique territoriale. « J’ai pu partir à 59 ans grâce à un régime spécial lié à la pénibilité et à l’insalubrité. »
Au moment de prendre sa retraite, sa pension s’élevait à 1.346 euros net. Désormais, elle avoisine 1.450 euros. Loin de couvrir l’inflation de ces dernières années qui a dépassé la hausse des pensions, selon cet ancien éboueur. « Le coût de la vie augmente. Il y a les crédits à rembourser, les enfants que l’on souhaite aider, la mutuelle santé qui coûte plus cher quand on vieillit. Ça représente plus d’une centaine d’euros par mois. »
Pour lui, une revalorisation des pensions de retraite devient une urgence :
On aimerait toujours davantage, mais si on pouvait avoir une centaine d’euros en plus, ce serait déjà bien. Il faut quand même pouvoir vivre décemment. Si on rogne petit à petit sur tout, autant nous envoyer tout de suite à l’abattoir
Sa femme travaille encore mais « sa carrière a été fractionnée. Si elle veut un minimum correct, elle va devoir aller jusqu’à 67 ans, au bout du bout », regrette-t-il.
Il constate, autour de lui, des retraités englués dans des situations encore moins enviables. « Il y a plus à plaindre que moi. Je vois des maçons, d’autres gars du bâtiment, qui ont travaillé au Smic toute leur vie et qui partent à la retraite avec une pension de 800 ou 1.100 euros par mois. Ce n’est pas normal. Il devrait y avoir une retraite minimum décente. »
Michel Civel se réjouit de ne pas avoir « de loisirs exorbitants. La pêche, c’est 80 euros par an pour la carte. » Mais, il remarque que sa retraite ne lui permet pas d’accéder à tous les loisirs : « On organise plein de choses, plein de voyages, plein d’activités pour les retraités. Mais, encore faut-il avoir les moyens pour y participer. »
Mathieu Brosseau