« Tout ça pour ça... » : des avocats dubitatifs après l’annonce de la relaxe dans le procès du Palm Beach à Vichy (Allier)
Après que le tribunal correctionnel de Cusset (Allier) a prononcé ce jeudi la relaxe des mis en cause dans l’affaire de l’incendie du Palm Beach, les avocats ont fait part de leurs impressions mitigées. Soulagés qu’il y ait un dénouement à ce feuilleton judiciaire. Mais interrogatifs, notamment, sur le temps pris « pour en arriver là »...
« Il aura donc fallu dix ans pour en arriver à cette annonce...». À la sortie de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Cusset, ce jeudi, Maître Gesset était pour le moins perplexe. Pas vraiment surprise par la relaxe prononcée à l’encontre des deux prévenus, le propriétaire d’un appartement et le syndic de copropriété de la résidence du Palm Beach, dont l’incendie avait fait quatre morts en février 2011. Pas surprise, car c’est de toute manière ce que le parquet avait requis lors du procès, en novembre. Mais étonnée qu’il ait fallu toute ces années pour, finalement, en arriver à ce qu’aucune responsabilité pénale ne soit établie dans le déclenchement de cet incendie.
Un deuil délicat pour les familles« Il s’est passé dix ans pour que le procès ait lieu et qu’un veridct soit rendu. C’est tout de même un grand délai », s’étonnait ainsi l’avocate de nombreuses parties civiles après l’annonce du délibéré. Non sans s’étonner, aussi, que le parquet soit d’abord allé dans le sens d’un jugement des deux prévenus, avant finalement de demander leur relaxe lors de l’audience. Aussi, l’avocate regrette que, au cours de cette décennie de rebondissements divers, les victimes et proches de victimes n’aient pu faire leur deuil. « Elles attendaient une réponse, un procès, que tout cela se termine. Mais certaines des victimes sont décédées avant, helas...».
Pour Me de Roux, avocat du syndic de copropriété (qui était notamment jugé pour homicide involontaire au regard de manquements présumés à des règles de sécurité dans l’immeuble), ce délibéré est logiquement mieux accueilli. Même si, là aussi, le conseil avance « que son client n’aurait jamais eu à se retrouver à la barre d’un tribunal ». Et notamment car il n’avait pas à être tenu responsable « de manquements et de vices dont l'origine étaient bien antérieure à sa prise de fonction en tant que syndic... ».
Mais s’il y a donc eu une relaxe sur le plan pénal, les responsabilités civiles, elles, seront discutées lors de prochaines audiences. Il s’agira notamment d’établir à quelle hauteur peuvent-être dédommagés les victimes de l’incendie, qui ont pour beaucoup tout perdu lors de cette nuit dramatique.
Pierre Geraudie