117 kg de cannabis saisis en 2021 dans le Puy-de-Dôme : neuf personnes jugées en correctionnelle
Depuis ce lundi matin, neuf hommes, âgés de 23 à 43 ans, sont jugés dans le cadre d’un trafic de drogues orchestré depuis Clermont-Ferrand, en 2020 et 2021.
Les transactions de « tamien » s’effectuaient directement à domicile ou sur des « parkings sombres ». Depuis l’automne 2020, les enquêteurs du groupe stups de la sûreté départementale surveillaient de très près une nourrice présumée, agissant pour le compte d’un trafiquant de drogues déjà bien connu de la justice puydômoise. « J’allais voir certains clients pour les stupéfiants, c’était pour la livraison », concède d’emblée ce dernier. À force de surveillances discrètes et d’écoutes téléphoniques, plusieurs participants à ce commerce illicite sont peu à peu identifiés. Le 18 décembre de cette même année, un convoi remonte d’Espagne, pour livrer 60 à 70 kg de résine de cannabis dans les quartiers nord de Clermont-Ferrand. Début janvier 2021, les douanes tentent d’intercepter une Audi, à hauteur du viaduc de Millau. La herse déployée fait éclater les pneus de la voiture. Le conducteur perd le contrôle. Il s’arrête sur une aire de repos et incendie son véhicule qui transporte pas moins de 188 kg de cannabis. Les quantités apparaissant dans ce trafic sont vertigineuses.
Le 20 janvier 2021, 5?h?30, à Gerzat. Une grosse berline est repérée par les policiers de la sûreté. Une transaction de plus de 100 kg de résine vient d’être réalisée sur un parking. « Dans l’après-midi, on m’a contacté pour me dire qu’on aurait peut-être besoin de moi. Il m’a ensuite appelé à 4 heures du matin », explique le principal des neuf mis en cause, évoquant un commanditaire. Dans le coffre du véhicule, les enquêteurs découvrent la drogue dans des sacs en toile de jute. Lors des perquisitions, une dizaine de kilos de résine de cannabis est également saisie, soit 117 kg en tout (300.000 € à la revente). Une saisie record cette année-là. Deux des suspects sont interpellés à Gerzat. « Je savais pas exactement mon rôle, je pensais que c’était juste une sortie », affirme l’un des participants au convoi.
« C’était pas des Haribo… »Dans le box, les détenus ont semble-t-il la mémoire qui flanche. Même après avoir entendu les nombreuses écoutes diffusées à l’audience. Quant à celui qui serait la nourrice, il déclare ne pas savoir quelle marchandise il gardait à son domicile : « Une fois que la police a cassé ma porte et que je me suis retrouvé en garde à vue, alors que j’avais rien fait, je me suis rendu compte que c’était pas des Haribo… » « On est mêlé à un gros trafic mais on n’est pas des gros trafiquants », affirme un autre. Les neuf prévenus devraient être fixés sur leur sort, ce mardi 22 novembre.
Julien Moreau