Mange-t-on vraiment français ? Une opération de contrôle menée dans cet hypermarché du Puy-de-Dôme
Une opération de contrôle de l’origine des produits s’est déroulée ce mercredi, au Cora de Lempdes (Puy-de-Dôme). Une mesure qui veut avant tout "garantir une juste concurrence entre les producteurs".
Le Cora de Lempdes a accueillait des clients pas comme les autres, ce mercredi en début d’après-midi. Et ils n’étaient pas là pour faire leurs courses.
Dans le cadre des contrôles sur l’origine des produits demandés par le ministre de l’Économie, quatre agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Puy-de-Dôme ont effectué une opération de contrôle dans les étals de l’hypermarché.
Jusqu’à deux ans d’emprisonnementViandes, fruits, légumes… Les inspecteurs ont vérifié leur provenance, entre l’origine déclarée par les professionnels et l’origine réelle. Lutter contre la "francisation", selon les termes de Bruno Le Maire. Le but ? "Garantir la juste concurrence entre les produits importés et les produits locaux. Et donner une bonne information au client", résume Jérôme Molet, directeur de cabinet du préfet du Puy-de-Dôme.
Les inspecteurs ont également vérifié la provenance des fruits et légumes.
Si, après contrôles, des sanctions devaient s’appliquer, celles-ci pourraient aller d’une amende de classe cinq (1.500 €), à deux ans d’emprisonnement. "Depuis le début de l’année, dans le département, il y a eu 34 contrôles. Cinq procès-verbaux et quatre avertissements ont été dressés, et sept injonctions ont été sollicitées", chiffre Jérôme Molet.
En pratique, les inspecteurs scrutent les étiquetages des produits. La directrice adjointe de la DDPP prend l’exemple de la viande.
Pour pouvoir inscrire 'viande de porc française' sur l’étiquette, il faut que l’animal soit né et ait été élevé et abattu en France. Si l’une de ces conditions n’est pas réunie, on ne peut pas revendiquer l’origine France.
André, 77 ans, client du magasin, trouve que ces opérations de contrôle "sont une bonne chose, car vu qu’avec l’étiquette on ne sait jamais d’où ça vient". Sachets de pommes de terre à la main, on le rassure : elles sont françaises. "Je privilégie autant que je peux le français", sourit-il.
Texte : Adrien Fillon
Photo : Thierry Nicolas