La Bourse des collectionneurs de Brioude, un rendez-vous à l'épreuve du temps

Les affiches fleurissent depuis quelques jours déjà sur les vitrines de la ville. La Bourse des collectionneurs, rendez-vous immuable des passionnés de cartes postales (mais pas seulement…), revient ce dimanche 21 avril pour sa 39e édition à la salle polyvalente de Brioude. Les Cartophiles du Brivadois, fidèles au poste, résistent quand nombre d’autres bourses de cartes postales organisées en Haute-Loire ont, avec le temps, rangé leurs stands au placard.

Rendez-vous. La 39e Bourse des collectionneurs organisée par les cartophiles du Brivadois est organisée ce dimanche 21 avril, de 9 à 18 heures, à la salle polyvalente de Brioude. Entrée libre.

La recette de cette longévité ? Pour André Seguy, président de l’association, c’est peut-être l’accueil. " Cette année nous avons autant de stands que l’an dernier. Peut-être même plus. Ils seront une trentaine. Et sur cette trentaine, ils sont peut-être 28 à être déjà venus au moins une fois. On privilégie l’accueil. Le matin, on a le café et les croissants. Et à midi, on mange tous ensemble… "

Ce qui n’empêche pas le président de remarquer que les cartes postales anciennes ont un succès déclinant. " Avant, on en trouvait des valises. Mais une carte, ce n’est pas comme les timbres, cela a une valeur sentimentale. "

Beaucoup de gens achètent une vieille carte, voire deux, guère plus. Ils veulent d’anciennes photos de leur rue, de leur maison… 

Après les peintures, et avant la démocratisation des appareils photos, les cartes postales se sont en effet imposées, pendant des années, comme " la seule façon d’envoyer une image de son pays. " Ce qui en a fait, avec le temps, des petits morceaux d’histoire des plus intéressants. L’âge d’or de ces dernières est, selon André Séguy, la période 1910-1914. " Pendant la guerre de 14-18, des millions de soldats en envoyaient tous les deux ou trois jours. " Et à l’époque, à la carte postale s’ajoutait quelque chose de beaucoup plus rare, car tiré parfois à seulement 7 ou 8 exemplaires : les cartes photos.

À partir de 1901-1902, des gens qui avaient un appareil photo pouvaient utiliser leurs images pour faire des cartes. D’autres, qui n’avaient pas les moyens d’avoir un appareil, avaient recours à un photographe et tiraient les images en cartes photos. Il y en avait des magnifiques et c’est rare.

Ce dimanche 21 avril, si les habitués et les curieux pourront invariablement trouver des centaines de cartes postales anciennes, ils auront également bien d’autres trésors à dénicher parmi les timbres, vieux papiers, minéraux, monnaies, capsules ou autres bandes dessinées. Et les Cartophiles du Brivadois proposeront une exposition un peu particulière : " L’un de nos collègues collectionneurs, Christian, qui habitait Brassac-les-Mines, nous a quittés. Il avait une très belle collection, qui va être versée, selon son souhait, aux Archives départementales. On va présenter une exposition conçue avec ses plus belles cartes de Brassac-les-Mines. Il devrait y en avoir entre 100 et 200. " Une occasion idéale de se plonger en images dans le passé de cette ville frontalière de la Haute-Loire.

Pierre Hébrard