La saison de l'asperge bat son plein : visite chez ce producteur du Puy-de-Dôme qui vend tout en direct
Âgé de 22 ans et installé depuis novembre 2022 à Moissat, dans le Puy-de-Dôme, Théo Mialon cultive 5,9 hectares d’asperges blanches et vertes, et bientôt des pourpres.
Lui a eu la chance de déguster ses premières asperges 2024 le 25 février dernier. Ses clients fin mars-début avril, et ils vont encore pouvoir en profiter jusqu’à mi-juin. Installé depuis novembre 2022 à Moissat, dans le Puy-de-Dôme, Théo Mialon est la troisième génération à cultiver l’asperge.
Il a repris l’exploitation familiale, où cette plante est une affaire des plus sérieuses depuis trente-neuf ans?! L’agriculteur exploite 5,9 hectares de champs, où ses asperges poussent en pleine terre.
Cette année on a eu du mal à les butter à cause de l’humidité et de la pluie. D’habitude on butte fin janvier-début février?; ce printemps, ça a été début mars. Et on attaque la saison dès qu’elles sortent.
Chaque matin, c’est la nature elle-même qui lui dicte la vente de la journée. « On ramasse tous les jours?; une asperge pousse en une nuit. » Dès 7 heures, Théo Mialon parcourt ses champs et ramasse sa précieuse marchandise à la main, à l’aide d’une gouge.
Tout à la mainAvant de repartir dans le panier du consommateur, l’asperge aura été manipulée sept fois. « On les ramasse à la main, puis on les prélave et les lave. On les coupe, on les calibre, on les met en bottes, on les relave et on les met en caisse. Elles partent l’après-midi pour être vendues », raconte le producteur.
Lui a fait le choix de tout vendre en direct, avec « zéro intermédiaire. Cela me permet d’assurer un produit de qualité à mes clients et de me dégager plus de revenu que si je vendais à un grossiste. Et puis c’est plus sympa d’avoir un dialogue avec le consommateur?! »
Ses asperges blanches sont proposées entre 9 et 10 € le kilo à la ferme, à Pérignat-sur-Allier, à Saint-Beauzire, à Orcet, au marché Saint-Joseph à Clermont, à Jaude, à Nébouzat…
Jauger offre et demandeLe défi, pour Théo Mialon, c’est de jauger l’offre et la demande. « Le matin j’estime ce que je vais vendre l’après-midi. » Et la météo changeante de ces dernières semaines n’est pas sans impact. Si la production était haute il y a quinze jours en raison de la chaleur, elle est actuellement réduite des deux tiers. Lundi, des asperges ont carrément dû être jetées après la baisse du mercure à moins trois degrés.
Depuis quinze jours, impossible également de récolter de l’asperge verte. « En dessous de sept ou huit degrés, elle ne produit pas. Or, on a des clients qui nous en demandent. L’asperge blanche est, elle, un peu protégée par la terre », explique Théo Mialon.
GoûtEt question goût alors?? La blanche a le goût de l’asperge traditionnelle, légèrement sucrée. La verte, elle, est une variante entre l’asperge, le petit pois et la noisette. « Crue, la verte a vraiment le goût du petit pois », ajoute le producteur. 60 % de sa clientèle ont plus de 50 ans concernant l’asperge blanche?; la clientèle plus jeune se tourne davantage vers l’asperge verte. « La blanche est vraiment la traditionnelle, celle qu’on mangeait lors des repas, pour Pâques. »
La Foire à l’asperge des Martres-de-Veyre n’aura pas lieu cette année. Elle se tient traditionnellement le Jeudi de l’Ascension. Les équipes espèrent « revenir plus fortes » l’an prochain.
Gaëlle Chazal