Haute-Loire : l'autorisation de pompage dans le lac du Bouchet prolongée
Lundi, le Département a assuré l’accès à l’eau potable des habitants du Bouchet-Saint-Nicolas en renouvelant l’autorisation de pompage dans le lac volcanique. Une nouvelle rassurante, tandis que l’option B d’interconnexion avec Landos tient la corde, après le retrait de Saint-Haon.
Pour la quatrième fois, les conseillers départementaux ont validé une extension de l’autorisation temporaire de pompage dans le lac du Bouchet, pour fournir l’eau potable nécessaire à la vie de la commune du même nom. Elle qui a vu son château d’eau se vider sans jamais plus redonner, au printemps 2022. Sans compter les forages réalisés qui, malgré le printemps pluvieux, ne suffisent pas.
Une échelle témoin« Comme nous l’avions fait précédemment, cette autorisation est accordée pour une durée de six mois, à raison de 120 m³/jour, pour les besoins en eau potable de la commune du Bouchet-saint-Nicolas », indique Rémi Barbe, conseiller départemental, référent sur ce dossier. La première validation de cette option d’urgence par le Département est visible des visiteurs du site volcanique passant par le restaurant, du tuyau au caisson installé sur le ponton en novembre 2022. Elle a été l’étape suivante, au-dessus même, après avoir permis aux agriculteurs de prélever de l’eau pour abreuver leurs bêtes, après les quatre forages infructueux lancés par la municipalité de l’époque.
Depuis, les conseillers municipaux bouchitois, derrière Alain Vidal, mais aussi l’intercommunalité, présidée par Paul Braud, ont étudié d’autres possibilités réunies sous une dénomination : l’interconnexion. Suite au coup de théâtre du vote contre de la commune de Saint-Haon, malgré les nombreux mois de travail et le contrat de résilience impulsé par le gouvernement et finançant à 70 % le projet, les yeux se sont tournés vers Landos. Les conseillers doivent toujours se prononcer sur le dossier, qui doit d’abord passer entre les mains de l’Agence de l’eau, seule habilitée à transférer les fonds du chantier de Saint-Haon au Bouchet-Saint-Nicolas à celui entre la commune et Landos, une collectivité qui, si elle a de l’eau, travaille sur son réseau fuyard et qui surveille ses niveaux de nitrates. « Tout le monde a bien en tête que le pompage dans le lac n’est pas la meilleure des solutions. Mais en l’état actuel, tant qu’une interconnexion n’est pas mise en place, c’est la seule solution. Il faut bien que les habitants du Bouchet aient de l’eau potable au robinet », insiste Rémi Barbe.
Qu’en est-il du lac volcanique, qui partage sa ressource depuis le 20 juin 2022 et les premiers 60 m² quotidiens pompés par les agriculteurs?? Tiendra-t-il un nouvel été en étant si sollicité?? Le Département, propriétaire de l’étendue d’eau du lac, a mis en place dès le mois d’août 2022, un suivi du niveau d’eau. Une échelle témoin a ainsi été installée pour mesurer les variations. « Depuis août 2022, on est descendu au maximum à - 37 cm, fin 2023/début 2024. Actuellement, nous sommes à + 2 cm. Mais il faut bien comprendre que le lac du Bouchet n’est pas comparable à la retenue de Naussac. Ce n’est pas une bassine étanche. Il y a des interconnexions, des échanges ou des fuites souterraines que l’on ne connaît pas tous. Et les 120 m³ quotidiens pompés représentent quantité epsilon par rapport au volume du lac », complète le maire de Cussac-sur-Loire.
D’autres outils de surveillance du lac doivent être mis en place par le Département dans les mois à venir.
L’Agence de l’eau n’a pas donné de délai pour l’étude du dossier d’interconnexion entre Le Bouchet et Landos. Peut-être que la situation se sera décantée d’ici la fin du mois de mai?; le préfet de Haute-Loire, Yvan Cordier est attendu en Pays de Cayres-Pradelles.
Cédric Dedieu et Nora Gutting