Grèce: plus de 10.000 manifestants disent "non" au "chantage des créanciers"
Des milliers de personnes, dont la plupart des sympathisants du parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir, ont manifesté lundi à Athènes et à Thessalonique (nord) en faveur du "non" au référendum dénonçant "le chantage des créanciers", UE et FMI.
Selon la police, plus de 8.000 se sont rassemblés sur la place Syntagma en bas du Parlement dans le centre d'Athènes, et 4.000 à Thessalonique, deuxième ville grecque dans le nord.
"Non au chantage de la troïka (UE, BCE et FMI)", "Non aux +memoranda+ (mesures d'austérité), "Nos vies n'appartiennent pas aux créanciers", étaient inscrits sur les banderoles des manifestants, qui ont afflué à Syntagma.
Quelques heures auparavant plusieurs dirigeants européens ont mis en garde les Grecs en les appelant à voter "oui" au référendum crucial de dimanche, car un "non" signifierait "non à l'Europe".
Outre les banderoles en grec, des banderoles en anglais indiquaient "Jails for Euro-bankers" (prison aux banquiers européens ndlr), "European people all together" (Tous les peuples européens ensemble ndlr).
"La dette n'est pas viable, le peuple grec a fait de nombreux sacrifices; ce qui m'intéresse ce n'est pas l'euro mais de garantir aux prochaines générations les moyens de vivre d'une façon digne", a indiqué à l'AFP le quinquagénaire Vanguélis Tseres, au chômage depuis le début de la crise de la dette en 2010. Il était alors contraint de fermer sa maison d'édition qu'il avait depuis douze ans.
Pour Eleni Georgouli, 33 ans, professeur de lettres, "le moment est très difficile". "La majorité des manifestants sont en faveur de l'euro et de l'UE mais pas à n'importe quel prix", estime-t-elle.
C'est la deuxième manifestation en faveur de la politique suivie par le gouvernement d'Alexis Tsipras, face aux créanciers, depuis l'annonce dans la nuit de vendredi à samedi, de l'organisation d'un référendum dimanche sur l'acceptation ou non des mesures d'austérité proposées par les créanciers visant, selon eux, à redresser l'économie du pays.
Une manifestation en faveur du "non" avait été organisée dimanche soir à Syntagma et avait rassemblé 2.000 personnes.