Comment les commerces ont préparé la réouverture : exemple dans un petit magasin et une grande surface de Brive
Pour respecter le protocole du gouvernement, les commerces ont dû se préparer avant de rouvrir, ce samedi 28 novembre. Exemple à Brive, en Corrèze, dans une petite boutique du centre-ville et une grande surface de la zone ouest.
À partir de ce samedi 28 novembre, les magasins dits « non essentiels » peuvent rouvrir selon un strict protocole mis en place par le gouvernement.
Selon la taille des boutiques, la préparation n’a cependant pas été la même. Nous l’avons vérifié dans deux enseignes de Brive, diamétralement opposées : un petit magasin du centre-ville et une grande surface de la zone du Mazaud.
Dans un magasin de 40 mètres carrés : priorité au "bon sens"Magalie Sauze tient la parfumerie Durance, rue Faro, en plein centre-ville de Brive. Dans sa petite boutique de 40 mètres carrés, tout en longueur, le calcul est vite fait : pour respecter la règle des huit mètres carrés par client prévue par le protocole du gouvernement, elle ne pourra laisser entrer que cinq personnes à la fois.
Elle aurait pourtant pu en accepter davantage, puisque la règle veut qu’une famille compte pour une seule personne. « Mais ma philosophie, c’est le bon sens. Je veux veiller au confort de mon équipe et de mes clients, alors je vais me contenter de regarder le nombre de personnes, familles ou pas. »
Comme beaucoup d’autres, la commerçante briviste a aussi prévu d’ouvrir tous les dimanches jusqu’à la fin de l’année et d’élargir ses horaires, sans doute entre midi et 14 heures. « Pour l’instant, je n’ai pas prévu de fermer plus tard le soir. Je m’adapterai, car c’est encore la grande inconnue. Les clients vont-ils venir? Je pense que oui, qu’ils ont envie de retrouver leur centre-ville et qu’ils vont consommer chez nous. J’ai confiance. »
Dans une grande surface de sport : des cartes numérotées à l'entréeAu magasin Intersport de la zone ouest de Brive, les clients vont recevoir une carte numérotée avant d'entrer. Le but : connaître, en temps réel, le nombre de personnes présentes dans l’espace de vente de 2.450 m2.
« On a le droit à 306 clients, a calculé le manager, Fabien Vergne. On n’en a jamais autant à la fois, mais au moins on sait que si on n’a plus de cartes, il faudra qu’on arrête de faire entrer les gens. »
Ce comptage à l’entrée des grandes surfaces, afin de respecter la règle des huit mètres carrés par client, est une obligation. Et sa bonne application sera particulièrement surveillée en Corrèze, a indiqué la préfète, Salima Saa, qui mise sur « le bons sens et la responsabilité » de tous pour que ce premier week-end de réouverture des commerces « non essentiels » se déroule sans couac.
Chez Intersport, les sens de circulation matérialisés au sol ou le plexiglas installé entre les caisses n’ont pas bougé depuis le déconfinement de mai. « Une cabine sur deux va être ouverte et on va conseiller aux clients de faire les essayages plutôt chez eux. On prendra les retours beaucoup plus tard que d’habitude », rassure Fabien Vergne.
Les règles : pas toujours très logiques...Les règles de la réouverture des commerces sont détaillées sur le site Internet du ministère de l'Economie.
Il est notamment précisé que les commerces ne peuvent pas accueillir plus d’un client pour huit mètres carrés de surface de vente, au lieu de quatre mètres carrés auparavant. Le protocole du gouvernement prévoit, toutefois, « une tolérance pour les personnes d’une même unité familiale ou nécessitant un accompagnement ». En clair, deux parents et un enfant ne comptent que pour une seule personne.
Enfin, la jauge s’apprécie sur l’ensemble de la surface de vente. Il n'est plus obligatoire de déduire les espaces occupés par les rayons, les caisses ou les meubles, comme c’était le cas jusqu’à présent.
Deux détails qui n'ont pas échappé aux commerçants : avec une surface plus importante et la tolérance accordée aux familles, certains ont calculé qu'ils pourront accueillir davantage de clients qu'avec la règle des quatre mètres carrés !
Ouvertures le dimanche en CorrèzeLa préfète de la Corrèze a pris, ce vendredi, un arrêté autorisant « l’ensemble des commerces à employer des salariés les dimanches 29 novembre, 6, 13, 20 et 27 décembre. » Cette dérogation s’applique sur tout le département, « et couvre ainsi les dimanches sur lesquels les maires n’auraient pas pris d’arrêté municipal d’autorisation d’ouverture dominicale ». La préfecture précise que « les établissements qui feront le choix d’ouvrir le dimanche devront respecter strictement les droits des salariés, notamment en ce qui concerne : le choix ou non de travailler le dimanche (sur la base du volontariat exclusivement), les durées maximales du travail, le repos compensateur, la rémunération des salariés le dimanche, qui doit être égale au double de la rémunération due pour une journée équivalente. »
Tanguy Ollivier