A Clermont-Ferrand, les groupes politiques réagissent aux mesures prises en faveur de la police municipale
En appelant pour la majorité d'entre eux à une vaste concertation sur le thème de la tranquillité publique, les groupes politiques du conseil municipal de Clermont-Ferrand ont commenté les mesures annoncées par le maire en faveur des policiers municipaux.
Recrutement d'agents supplémentaires, dotation de « tasers », création d'une brigade de nuit : l'annonce des mesures prises par le maire de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi en faveur des policiers municipaux (lire notre article paru vendredi 27 novembre) a fait réagir les groupes politiques du conseil municipal.
« Etats généraux »En premier lieu, les élus représentant Europe Écologie les Verts, Communistes et citoyens, et Génération.s font part de leur désaccord d'équiper les policiers de la Ville avec des pistolets à impulsions électriques : « Nous considérons cette arme dite non létale à la fois comme un équipement potentiellement dangereux et comme une réponse inadaptée aux questions qui se posent à nous. En effet, pour notre part, les problématiques de sécurité et de tranquillité publique doivent échapper au prisme très réducteur de l'armement ».
Fixant comme priorité la restauration de la « relation de confiance entre la police et la population », les trois groupes appellent à « la tenue d'états généraux de la tranquillité publique, ouverts à tous et dans tous les quartiers de la ville ». Et de préciser : « Dans un contexte de désengagement de l'Etat, notamment sur les moyens apportés à la police nationale, il apparaît aujourd’hui plus que nécessaire de mettre en place une concertation qui réunira, dans une réflexion et une action communes, les services concernés, les élus, des experts et des universitaires mais aussi des policiers municipaux et des acteurs sociaux. Ce débat doit être aussi celui des habitants qui sont prescripteurs de leurs besoins en matière de tranquillité et de lutte contre les incivilités ».
« Mettre fin au malaise »Du côté de l'opposition et plus particulièrement du groupe Avenir Républicain présidé par Jean-Pierre Brenas, on estime qu'il faut « aller plus loin et plus vite » et que « cela reste largement insuffisant ».
Selon ces élus, « le maire de Clermont-Ferrand reprend en partie les propositions de l’opposition. Pour rappel, nous demandons d’augmenter de 54 le nombre de policiers municipaux pour les passer à 100, seul moyen de les rendre réellement visibles et efficaces. Le nombre de caméras de vidéoprotection doit passer de 90 à 200. Là aussi le retard est immense. Enfin nous renouvelons notre demande d’équiper les policiers municipaux d’armes létales comme ils le réclament eux- mêmes. Mais au-delà de ces questions de fond, il est urgent de mettre fin au malaise entre la police municipale et son maire. Le maire doit reprendre le chemin de l'échange, de l’écoute et du respect ».Les policiers municipaux accomplissent leurs missions de 6h30 à 20h, du lundi au samedi (photo Thierry Lindauer).
« Poursuivre les efforts »Enfin, le groupe Centriste, écologiste et solidaire rappelle que le débat sur la tranquillité publique et la police municipale a été relancé grâce à une « question orale » posée par ses membres, lors du conseil municipal du 6 novembre dernier.
S'il salue les décisions prises par le maire, le groupe conduit par Eric Faidy demande toutefois de « poursuivre les efforts pour atteindre le nombre de policiers municipaux par habitant égal à la moyenne française (aujourd'hui deux fois moins que la moyenne ». Il invite également le maire à « renforcer le dialogue social avec les policiers municipaux et avec l'ensemble des fonctionnaires de la ville et d'être particulièrement attentif au climat social à l'intérieur des services ». Enfin, il sollicite l'organisation des « Assises de la tranquillité publique qui, dans un réel et sincère exercice de démocratie citoyenne, permettront de tracer une feuille de route complète sur cette question complexe ».
Thierry Senzier