Loi "Sécurité globale" : la majorité recule et va réécrire le controversé article 24
Soucieuse d'éteindre l'incendie, la majorité a décidé lundi une "réécriture totale" de l'article 24 de la proposition de loi sur la "sécurité globale" afin de "lever les doutes" qui n'ont cessé de s'intensifier ces derniers jours jusqu'à provoquer une crise politique majeure.
C'est après une réunion de crise organisée à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron que les présidents des groupes parlementaires LREM, MoDem et Agir ont annoncé "la nouvelle écriture complète" de l'article controversé, qui prévoit de pénaliser la diffusion malveillante de l'image des forces de l'ordre, et qui cristallise les tensions.
"Nous savons que des doutes persistent encore" et "nous devons éteindre ces doutes" a expliqué Christophe Castaner, le patron des députés LREM, lors d'une conférence de presse.
"Lorsqu'une telle incompréhension ne cesse de s'intensifier sur un sujet aussi fondamental, nous avons le devoir de nous interroger collectivement"
Pour tenter de sortir au plus vite de cette crise, Emmanuel Macron a réuni lundi en fin de matinée le Premier ministre Jean Castex, le ministre de l'Intérieur, celui de la Justice, Eric Dupond-Moretti, et les présidents des groupes. De source gouvernementale, il s'est exprimé avec "une grande clarté et fermeté".
Le chef de l'Etat avait demandé la semaine passée qu'on lui fasse "rapidement des propositions pour réaffirmer le lien de confiance" entre police et population.
Resté en retrait pendant l'examen à l'Assemblée nationale du texte "Sécurité globale" à l'article 24, E. Macron avait fustigé vendredi le tabassage à Paris d'un producteur noir par des policiers. "Des images qui nous font honte", avait-il dit.
Le soutien de la majorité à Gérald DarmaninGérald Darmanin est entendu lundi à 18H15 par la commission des Lois de l'Assemblée nationale, après une visioconférence à huis clos en matinée avec les commissaires LREM aux Lois, puis mardi à 17H00 avec l'ensemble du groupe.
Alors que certains à gauche, dont le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, ont réclamé la démission de Gérald Darmanin, la majorité lui réitère son soutien.
A "en faire beaucoup pour faire (de ce texte) un marqueur idéologique et donc électoral", "Gérald Darmanin s'est laissé prendre à son propre piège car cette majorité n'est pas prête à accepter ce genre de choses", estime de son côté Gilles Platret, vice-président des Républicains.