L'Allemagne "ne ferme pas la porte" aux migrants, selon Cazeneuve
L'Allemagne, qui a rétabli dimanche provisoirement les contrôles à ses frontières avec l'Autriche, "ne ferme pas la porte" aux migrants, a affirmé lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en réclamant un "contrôle efficace" aux frontières extérieures de l'Union européenne.
Il a également jugé "stupide" l'idée de rétablir des contrôles entre l'Allemagne et la France.
Angela Merkel "ne ferme pas la porte (aux migrants), elle rétablit aux frontières des dispositifs de contrôle de manière à s'assurer que ceux qui viennent sur le territoire allemand ont bien le statut de réfugiés et que les pays en amont ont respecté les règles de Schengen", a déclaré M. Cazeneuve sur RTL.
"Derrière la réalité humanitaire, il y a une réalité européenne", a-t-il souligné, à quelques heures d'une réunion des ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'UE à Bruxelles.
"Il n'y a pas de soutenabilité de ce que nous faisons pour l'accueil des réfugiés s'il n'y a pas un contrôle efficace aux frontières extérieures de l'Union européenne (...) en mettant en place des centres d'accueil de réfugiés, et de retour pour ceux qui relèvent de l'immigration économique irrégulière" notamment en Grèce, en Italie et en Hongrie, a-t-il insisté, en évoquant également la nécessité "de discuter avec la Turquie".
"Il faut distinguer ceux qui relèvent du statut de réfugiés de ceux qui relèvent de l'immigration économique irrégulière et procéder au retour" de ces derniers, citant l'exemple des migrants arrivant d'Afrique de l'ouest, de pays où ils ne sont pas persécutés".
A ceux qui relèvent du statut de réfugiés, "il faut que l'Europe envoie un message clair". "On ne demande pas l'asile à l'Allemagne ou la France, on demande l'asile à l'Europe et c'est à l'Europe de déterminer" leur destination "en fonction de ses mécanismes de solidarité", a-t-il rappelé.
Et "la France n'acceptera pas qu'un certain nombre de pays, en contrepartie d'une amende, décident de laisser peser la charge de l'accueil des réfugiés" sur d'autres, a-t-il insisté.
Un éventuel rétablissement du contrôle intérieur des frontières de l'UE, réclamé par certains partis dont le Front National, aurait "un coût considérable" et "bloquerait complètement le fonctionnement économique des échanges", a-t-il estimé.
Rétablir des contrôles en la France et l'Allemagne serait "stupide". "Il y a très peu (de réfugiés) qui passent de l'Allemagne à la France. C'est une proposition courte et inappropriée".