« Si ça continue, on va être incapable de ramasser le fourrage pour nos bêtes » : des agriculteurs mobilisés à Tulle (Corrèze)
Des agriculteurs de la Coordination rurale ont demandé, ce jeudi soir 10 mars, à la préfète, à Tulle, la détaxation du gazole non routier dont le prix au litre a doublé et une garantie de livraison.
«Si ça continue, on va être incapable de ramasser le fourrage pour nos bêtes ». Alexandre Clare, éleveur de 80 vaches à la Chapelle-aux-Saints, n’as pas hésité à venir manifester, ce jeudi soir à 20 heures, devant la préfecture à Tulle, à l’appel de la Coordination rurale. Avec lui, une quarantaine d’agriculteurs ont dénoncé la forte augmentation du litre de GNR (Gazole non routier) utilisé par la profession.
« Les agriculteurs ne peuvent plus travailler, dénonce Amélie Rebière, présidente de la CR 19. Non seulement, on ne peut plus payer le gazole mais en plus on ne peut plus être approvisionné ».
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Demande de "mesures significatives et rapides"Alexandre Clare confirme : « Mon fournisseur va me livrer 1.000 litres seulement, on est rationné ». Ces difficultés de livraison sont la conséquence de l’explosion des demandes avec des clients qui font des réserves.Il y a urgence à détaxer le GNR pour les agriculteurs.
Le jeune agriculteur est venu demander à la préfète « des mesures significatives et rapides ». Aujourd’hui, il paye le litre 1,86 € alors qu’il était à 70 cts il y a un an. « En année normale, je dépense 30.000 euros de gazole, là, ça va doubler ». Les éleveurs « dans un grand désarroi » réclament la détaxation totale du GNR « comme les marins pêcheurs depuis 2008 ». La Coordination rurale plaide pour une assurance de volume minimal et un prix plafonné garanti.
Le gazole, c’est notre outil de travail, défend Amélie Rebière. On n’est pas là par plaisir
Les agriculteurs sont totalement tributaires de ce carburant que ce soit pour nourrir les bêtes ou faire les travaux dans les champs. « Si on ne peut plus travailler la terre, on met la clé sous la porte », constatent les agriculteurs corréziens dont les trésoreries sont déjà au plus bas. La présidente de la CR 19 estime à 15.000 litres le besoin annuel en GNR d’une exploitation moyenne, soit un poste de dépense de 15.000 € qui passerait à 30.000 €. « C’est juste impossible ! ».
Laetitia Soulier