Syrie: Fillon soutient les frappes françaises et l'initiative de Poutine
L'ancien Premier ministre François Fillon (Les Républicains) a apporté dimanche son soutien aux frappes françaises en Syrie, malgré ses doutes sur leur "effet significatif", et approuvé l'idée d'une coalition associant les pays de la région avancée par le président russe Vladimir Poutine.
"Oui, je soutiens (les frappes) parce que c'est mieux de frapper l'Etat islamique que de ne rien faire. Mais comme j'ai eu l'occasion de le répéter maintes et maintes fois, ce sont des frappes qui n'auront pas d'effet significatif sur la puissance de cet Etat islamique et sur l'expansion de cette organisation", a affirmé M. Fillon, interviewé par BFMTV.
Interrogé sur l'initiative de M. Poutine, le député LR de Paris a affirmé qu'il défendait depuis "un an et demi" une telle idée.
L'ancien chef du gouvernement a soutenu l'idée d'une association avec le régime de Bachar el-Assad pour régler la question syrienne. "Quand on a sur le terrain deux forces qui s'opposent, le régime de Bachar el-Assad et en face l'Etat islamique et ses affidés, on est bien obligé de choisir son camp (...) Si on veut combattre l'Etat islamique sur le terrain, il faut le combattre avec l'autre camp", a-t-il estimé.
L'Etat islamiste représente aujourd'hui "une menace pour la paix du monde", comme autrefois "le nazisme", a jugé M. Fillon.
"Pour combattre le nazisme, on est allé tendre la main à un régime qu'on abhorrait, qui s'appelait le régime soviétique de M. Staline, et on a eu raison de le faire, parce qu'en le faisant on a battu Hitler. C'est aujourd'hui la même chose", à ses yeux.
L'Iran, la Russie et les pays arabes doivent aussi être autour de la table, a-t-il plaidé.
"Il faut être réaliste. Il n'y aura pas de solution en Syrie sans l'Iran, parce que c'est l'Iran qui a la main sur les chiites, il n'y aura pas de solution sans la Russie, parce que c'est la Russie qui arme Bachar el-Assad (...) et il n'y aura pas de solution sans les pays arabes de la région, parce que l'Occident n'est plus aujourd'hui légitime pour aller occuper un territoire, l'administrer comme au temps de la colonisation", a-t-il conclu.