Présidentielle : les premières réactions en Corrèze
Alors que le second tour de la présidentielle opposera, comme en 2017, Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN) au coude à coude ce dimanche soir en Corrèze, voici les premières réactions des élus corréziens.
Qu'inspirent les résultats du premier tour de la présidentielle aux élus corréziens ? Nous leur avons demandé.
Christophe Jerretie (Député MoDem, soutien d'Emmanuel Macron) « On est satisfait du 1er tour. 28% c’est plutôt correct pour le président sortant. Maintenant, il y a un 2e tour et c’est une autre élection. C’est projet contre projet, personnalité, contre personnalité. Il faut mettre en exergue les compétences des uns et des autres. Il faut que Macron montre ce qu’il a été en capacité de mettre en œuvre. C’est le remake de 2017. Même si les politiques appellent à voter pour les uns ou pour les autres, les électeurs font comme ils veulent. Il va falloir expliquer plus clairement les choses, le projet, ce qui n’a pas été le cas au premier tour. Il faut que le président sortant aille chercher l'esprit des gens ».
Pascal Coste (président du Conseil départemental LR). « Quand on regarde les résultats en Corrèze on voit que Valérie Pécresse a un socle de base qui est le double du national à peu près. Elle résiste un peu mieux en Corrèze qu’ailleurs. Jean Lassalle qui incarne la question de la ruralité fait un bon score. Cela rappelle qu’en Corrèze on a besoin de retrouver des valeurs autour de la République des territoires, de l’aménagement du territoire, du pouvoir d’achat. Au niveau national, le score de Valérie Pécresse n’est pas une surprise mais une très forte déception que l’on sentait venir depuis trois semaines. Ses déclarations de vendredi où elle s’avoue vaincue ont fait jouer le vote utile. Certains de ses électeurs ont voté soit pour Emmanuel Macron soit pour Marine Le Pen dès le premier tour. Les électeurs de M. Mélenchon détiennent en partie la clé du résultat du deuxième tour ».
Jean-Marc Vareille (La France Insoumise) : « Le résultat nous remet dans une ère que l’on connaît déjà. Je suis inquiet pour l’avenir de la France. Je suis très inquiet pour l’avenir du pays et si c’est Le Pen, c’est une catastrophe sociologique qui s’annonce. En revanche, ce qui est encourageant, c'est que notre programme a eu un bel écho. On a prouvé qu’on avait une vraie proposition alternative à proposer aux Français et au pays. On va continuer le combat. On a une échéance qui arrive, ce sont les législatives. »
Jean-François Poulain (secrétaire départemental du PCF). « Je suis déçu du score de Fabien Roussel. Sur les marchés, on avait de bons retours. Mais on n’avait pas présenté de candidat depuis 15 ans et on le paye un peu aujourd’hui. Les médias ont encouragé l’extrême droite avec la montée de Zemmour. Le vote utile a marché, il y a de l’abstention et les citoyens n’ont pas compris qu’ils pouvaient voter chacun selon leur sensibilité. Tous les petits partis font des scores petits aussi ». Pas de regret pour autant de n’avoir pas fait candidat unique avec LFI car « Jean-Luc Mélenchon souhaitait un accord mais sur la base de son programme uniquement à partir de là, on ne pouvait pas le soutenir. Il est sur un 3e échec électoral. Mélenchon devra revoir sa copie. Il va y avoir une guerre interne au sein de son parti pour sa succession. Au second tour, on appellera au front républicain ».
Daniel Chasseing (Sénateur) « J’appelle à voter Emmanuel Macron. Bien sûr, je soutenais au premier tour Valérie Pécresse car elle est un peu Corrézienne. Je suis déçu du score mais en réalité son programme est très proche de celui d’Emmanuel Macron sur l’Europe, la réindustrialisation, les retraites. Ils n’avaient que quelques nuances comme sur l’immigration ».
Paul Roche (premier secrétaire du PS). « Anne Hidalgo a été très combattive et elle a fait une campagne courageuse, les militants ont fait cette campagne avec la solidité de leurs convictions, mais malgré cela le résultat n’est pas à la hauteur de nos espoirs. Il y a des périodes difficiles pour la gauche mais nous avons les ressources pour nous relever grâce à nos valeurs. Pour le second tour, il n’y a pas à tergiverser face à des valeurs incompatibles avec les nôtres et il faut voter pour le candidat le plus républicain, Emmanuel Macron. Ensuite, il nous faut reconstruire en vue des législatives. Les électeurs ont la capacité à mener une réorientation en faveur de la justice sociale, du développement économique équilibré, du développement du territoire. Nous devons redonner des valeurs de gauche. »
Valery Elophe (délégué départemental du RN). « Le score est tout de même assez serré avec Emmanuel Macron, il faut désormais aller chercher la victoire. Nous avons une candidate qui est dans une bonne dynamique pour aller gagner. On a mis notre programme en avant, nos propositions cartes sur table. On a fait campagne, contrairement à Emmanuel Macron qui a choisi d’être fuyant. Les partis traditionnels de droite et de gauche se sont écroulés. Nous allons nous adresser à tous les électeurs. Nous ouvrons les bras à ceux qui veulent tourner la page Macron. »