Cazeneuve défend l'action du gouvernement sur l'immigration irrégulière
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a défendu mardi l'action du gouvernement en matière de lutte contre l'immigration irrégulière, alors que le projet de loi sur le droit des étrangers, contesté par la droite, arrive la semaine prochaine au Sénat.
"La réalité, c'est que nous n'avons pas de hausse de la demande d'asile et que nous éloignons davantage ceux qui sont en situation irrégulière", a affirmé Bernard Cazeneuve devant la commission des lois du Sénat, qui doit examiner ce texte mercredi avant qu'il ne passe en séance plénière le 6 octobre.
Il a rappelé que près de 190 filières de passeurs avaient été démantelées en France depuis le début de l'année, "représentant plus de 3.000 personnes" appartenant à des réseaux. A Calais, "une trentaine de filières représentant plus de 700 personnes" ont été démantelées, a-t-il ajouté.
Il a également souligné les "consignes très fortes" et les "moyens nouveaux" donnés aux services de lutte contre l'immigration irrégulière. "Nous souhaitons renforcer cela" avec la création de 900 postes supplémentaires dans les forces de l'ordre, annoncée mi-septembre par Manuel Valls, et "dont une partie est en cours de recrutement".
En matière d'éloignements contraints, M. Cazeneuve a assuré que leur nombre avait "augmenté de 13%" entre 2102 et 2014. Selon le ministère, leur nombre est en effet passé de 13.386 en 2012 à 15.161 en 2014, et l'objectif prévu est de 16.000 pour 2015. "Nous sommes plus efficaces" en matière de lutte contre l'immigration irrégulière et d'éloignements, a-t-il assuré.
M. Cazeneuve a assuré que les chiffres des éloignements forcés avaient longtemps été gonflés du fait des ressortissants européens, "notamment bulgares et roumains", qui bénéficiaient d'une prime au retour et venaient en France à l'approche de Noël notamment, "ce qui était extrêmement coûteux et faisait des chiffres rondelets". "Ces éloignements n'existent plus", a-t-il ajouté, en expliquant que le bilan avait également été dopé par une pratique consistant à frapper d'une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) des personnes ayant décidé d'elles-mêmes de rentrer dans leur pays.
"Nous ne comptabilisons que les éloignements contraints", a-t-il insisté.
Le texte adopté en première lecture par les députés en juillet prévoit notamment une procédure plus rapide d'éloignement des déboutés du droit d'asile, qui n'auront que 15 jours (contre 30 auparavant) pour contester leur décision d'éloignement et le tribunal administratif six semaines pour statuer (trois mois jusqu'ici).
A l'Assemblée nationale en juillet, la droite avait dénoncé une "gauche immigrationniste" et appelé à une "réduction" de l'immigration.