Wokisme: pas de mâles gammes!
La musique de chambre réactionnaire? C’est ce que l’on pourrait croire, à l’aune de cette récente anecdote. Aux États-Unis, un quatuor à cordes la pratiquant, s’est vu congédié au prétexte qu’elle ne représente pas assez la diversité…
Le 10 mai, les musiciens du DaPonte String Quartet, un quatuor à cordes très réputé, basé dans le Maine, ont reçu une lettre de la part du comité créé pour gérer leur programmation et leurs finances. Celle-ci les a informés que leur statut de salarié était désormais révoqué pour la simple raison qu’ils n’incarnaient pas assez la diversité. Un choc pour ces quatre artistes qui s’apprêtaient à fêter leur 30ème anniversaire, ayant donné leur premier concert de musique de chambre en 1992. Cette décision inique a été prise par l’association des « Amis » du quatuor sous l’impulsion de sa directrice exécutive, Erica J. Ball, nommée en décembre 2021, elle-même violoniste et pianiste.
Holà sur Beethoven et Schubert
« Ils ont dit que notre musique n’est pas assez diverse dans sa représentation des femmes et des personnes de couleur. Il est vrai que la musique que nous jouons le plus est celle d’hommes blancs européens morts, mais c’est ce à quoi nous sommes formés » a révélé le violoncelliste Myles Jordan. Depuis plusieurs mois déjà, la direction de l’association tentait d’exclure certains compositeurs de leur répertoire, à l’instar de Beethoven ou Schubert. Ces génies, dont la musique éblouit les esprits et transcende les époques, sont aujourd’hui frappés du sceau de la blanchité. Leurs immenses œuvres devraient dès lors être mises au ban du monde artistique ! Le camp du bien se désintéresse aussi bien des prouesses orchestrales qu’elles permettent d’atteindre que des voyages intérieurs et poétiques qu’elles créent…
Le wokisme mène ainsi une guerre culturelle contre la musique classique occidentale, qui serait l’héritage de « l’impérialisme ». Des professeurs exerçant dans des universités de renom tel qu’Oxford la jugent « colonialiste » et souhaitent davantage enseigner les genres « non eurocentrés ». Ainsi, déprogrammer des cours, des concerts, des artistes sous couvert d’inclusivité se veut un moyen d’effacer cet art européen, dont la beauté, la technicité et l’admiration universelle suscitent une haine empreinte de jalousie.
A lire aussi : Victoires de la musique: tous pourris?
« “Nous voulons exercer notre vengeance sur tous ceux qui ne sont pas à notre mesure et les couvrir de nos outrages” – c’est ce que jurent en leurs cœurs les tarentules… Vanité aigrie, envie contenue, peut-être la vanité et l’envie de vos pères, c’est de vous que sortent ces flammes et ces folies de vengeance » prophétisait en son temps Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra.
Pareilles à ces tarentules, les progressistes, envieux de la place centrale qu’occupe encore la musique classique dans notre monde contemporain, tentent d’éteindre sa lumière, afin de l’attirer plus aisément sur leurs œuvres – populaires, africaines, etc. Mauvaise nouvelle pour ces « déconstructeurs » : au mois de juin, grâce à l’aide de leurs avocats, le quatuor a été réengagé, et la femme qui les avait virés a été contrainte de démissionner!
L’article Wokisme: pas de mâles gammes! est apparu en premier sur Causeur.