Les buralistes d'Auvergne-Forez en guerre contre les cigarettes de contrefaçon
Les buralistes d’Auvergne-Forez lancent un signal d’alarme face au trafic de cigarettes de contrefaçon, qui ne cesse de progresser en France et notamment dans le Puy-de-Dôme.
Le marché noir du tabac, comprenant la contrefaçon et la contrebande, explose en France, en particulier dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (*). En 2021, 16,4 % des cigarettes consommées étaient des reproductions de marques connues, contre 7,5 % en 2019. À Clermont-Ferrand, ce chiffre a bondi de 0,4 % en 2019 à 16,2 % en 2021.
Visuels et slogans sur les vitrinesFace à ce phénomène, la Fédération des buralistes d’Auvergne-Forez, qui regroupe les quatre départements auvergnats ainsi que la Loire et la Lozère, a décidé de monter au créneau. Des affiches fleuriront dans les débits de tabac du Puy-de-Dôme à partir de demain et durant trois mois. L’objectif : sensibiliser le consommateur aux dangers de la fausse clope.
« Il est important d’agir pour faire prendre conscience du problème. »
« La contrefaçon de cigarettes, vous risquez de le payer cher », avertit ainsi la première série d’affiches. La mise en garde ne concerne pas seulement les 135 euros d’amende encourus pour ce type d’achat. Le problème est d’abord sanitaire. Tous les buralistes en conviennent, la cigarette est néfaste pour la santé. Mais le risque est encore plus grand avec les produits contrefaits. « Car on sait encore moins ce qu’il y a dedans ».
Pour Vincent Charbonnel, ce choix de consommation « alimente aussi les réseaux mafieux » et « amène des désagréments dans certains quartiers. » À cela s’ajoute le préjudice financier subi par l’État, privé de taxes, ainsi que par les buralistes. « Cela peut aller de 30 à 40 % de baisse des ventes sur les références les plus imitées », estime le président des buralistes puydômois. « Cela se produit par période. Et quand cela arrive, on se dit : tiens, il y a un vendeur à la sauvette quelque part… »
(*) 34,5 % de la consommation de cigarettes en 2021, en France, selon le rapport KPMG, financé par le cigarettier Philip Morris International.
Olivier Choruszko