Trouver un stage en entreprise : comment la cité éducative de Brive lutte contre les inégalités sociales au collège
Tous les ans, les élèves de troisième doivent découvrir un métier pendant une semaine. Un passage obligé qui peut aussi être un marqueur d’inégalités sociales. À Brive (Corrèze) un nouveau dispositif facilite l’obtention de stages pour les élèves issus des quartiers prioritaires.
Leur stage en entreprise ne se déroulera qu’à la fin du mois de janvier 2023, mais ils se préparent dès à présent. Les quelque 220 élèves de troisième des collèges Jean-Moulin et Rollinat, à Brive (Corrèze), devront bientôt découvrir un métier, pendant une semaine. Et la cité éducative de Brive compte bien aider ces adolescents des quartiers prioritaires à trouver un métier qui les intéresse.
Un premier contact avec le monde du travailPour la première fois, un dispositif a été mis en place pour valoriser ces stages. « Le problème est que beaucoup d’élèves trouvaient jusqu’à présent un stage grâce au réseau des parents, ou par proximité de lieu. On essaie de trouver un stage qui réponde aux besoins de l’élève », confie Betty Dessine, directrice de Face Limousin Périgord, un club d’entreprises engagé contre les discriminations et l’exclusion
« Entre les collégiens dont les parents nous appellent dès le début de l’année, et ceux qui galèrent à trouver, il y a une vraie inégalité sociale. Et quand un élève se retrouve avec un stage de dernière minute trouvé en bas de chez lui, cela le met en difficulté au moment de sa soutenance. Et sa première expérience dans le monde du travail s’avère négative », ajoute Phalynn Chum, principal du collège Rollinat.
Avoir les codes de l'entrepriseFace Limousin Périgord, qui fédère 200 entreprises, a été mandaté pour créer un catalogue dans lequel les élèves pourront piocher. « On s’est appuyé sur notre réseau local pour proposer à ces jeunes des stages. De plus, un chargé de mission va mener des interventions pour expliquer ce que sont le “savoir être” et les codes de l’entreprise. Pour les indécis, un travail au niveau du projet va être engagé avec le professeur principal et l’élève », explique Betty Dessine.
Dans cette politique de lever les freins et élargir les possibilités des élèves, ces derniers peuvent avoir accès à certaines bourses si le stage se situe en dehors de la ville de Brive. Ce catalogue n’a cependant pas vocation à « mâcher le travail » de l’élève. « Il faut que l’élève reste actif. C’est à lui de contacter l’entreprise en téléphonant, en écrivant », insiste le principal de Rollinat. À cette heure, la moitié de ses 116 élèves ont trouvé un stage. Pour les autres, le compte à rebours continue de s’écouler.
Pierre Vignaud