L'homme qui avait frappé trois personnes âgées à Thiers (Puy-de-Dôme) condamné à neuf mois de prison ferme
Il était "très énervé" en sortant de la gendarmerie qui avait refusé de prendre la plainte qu'il voulait déposer et a agressé gratuitement une femme de 80 ans. Puis il n'a pas supporté que deux autres personnes âgées le saluent dans la rue, ce samedi, à Thiers (Puy-de-Dôme). Et il les a frappées, elles aussi. Jugé ce lundi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, il a été condamné à neuf mois ferme.
« Je dis pas bonjour aux vieux. » C’est par cette justification parfaitement assumée que cet homme de 42 ans, jugé ce lundi après-midi, en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, a expliqué l’agression commise sur un couple de personnes âgées, ce samedi matin, à Thiers.
Vers 9 heures, les gendarmes sont appelés à intervenir près de La Poste, où les deux victimes (âgées de 66 et 70 ans) viennent d’être prises à partie et frappées au visage par le quadragénaire. Leur tort ? L’avoir salué dans la rue…
Cet après-midi, le couple, qui avait fait le déplacement jusqu’à la salle d’audience pour se constituer partie civile, a indiqué que son agresseur n’était pas un inconnu. « Nous avons tenu une épicerie pendant des années, raconte le mari. Nous le connaissions donc un peu. C’est pour ça, juste par politesse, que nous l’avons salué… »
Une autre agression devant la gendarmerieDepuis le box, le prévenu grogne : « Je voulais pas qu’ils me parlent. Et j’ai eu peur que la femme sorte une bombe lacrymogène. »
Juste avant cette agression, il avait déjà violenté, tout aussi gratuitement, une autre victime, âgée cette fois de 80 ans, juste devant la gendarmerie. Il sortait de la brigade, où il avait voulu déposer une plainte. Mais n’étant victime d’aucune infraction, les militaires avaient logiquement refusé de l’enregistrer.
C’est donc « très énervé » qu’il était ressorti de leurs locaux, frappant l’octogénaire, qui passait là par hasard, d’un violent coup de pied derrière les jambes et la faisant lourdement chuter, ainsi qu’en témoignent des images captées par des caméras de vidéoprotection. « J’ai pas d’explications à fournir », coupe-t-il.
Il montre ses fesses aux gendarmesEnfin, histoire de compléter le tableau, il avait baissé son pantalon et montré ses fesses aux gendarmes lors de son interpellation, tout en les insultant grassement…
Pour tenter de comprendre ce comportement totalement irrationnel, le tribunal s’est penché sur la personnalité de l’agresseur, qui a été diagnostiqué schizophrène. Sans domicile fixe et placé sous curatelle renforcée, il est, selon l’expert psychiatre qui l’a examiné, « accessible à une sanction pénale, même si son discernement était sans doute altéré au moment des faits ».
« Il s'est tout simplement défoulé sur des passants, en l'occurrence des personnes âgées. C'est tellement plus facile de s'attaquer à des gens vulnérables ! »
La procureure de la République, Amélie Louis, a requis un total de dix-huit mois de prison ferme (*).
L'avocat de la défense, Me Pierre Saby, a ensuite rappelé que « les faits sont directement liés à sa pathologie psychiatrique et que l’on se trouve là aux limites des systèmes judiciaire, médical et social ».
L’agresseur a été condamné à neuf mois de prison ferme, avec maintien en détention (il avait incarcéré hier dans l'attente de son jugement).
Christian Lefèvre
(*) Dix-huit mois, dont six assortis d'un sursis probatoire pendant deux ans, avec obligation de soins, ainsi que la révocation d'un sursis probatoire de deux mois prononcé en juin 2021 par ce même tribunal et quatre mois supplémentaires pour des dégradations commises il y a un an dans une agence bancaire (lire par ailleurs).
Procédures regroupées. Le 2 octobre 2021, le prévenu s’en était pris au sas d’entrée d’une agence bancaire clermontoise, où il avait décidé de passer la nuit. Il aurait dû être jugé cette semaine pour ces faits lors de l’audience à juge unique du tribunal correctionnel, mais le parquet a décidé de regrouper, ce lundi, toutes les procédures le concernant. Il a été condamné à verser 1.320 euros au Crédit Agricole en réparation du préjudice matériel.