Une jeune femme condamnée après l'organisation d'une free party sauvage dans la chaîne des Puys
Il y a un an, les gendarmes avaient mis fin à une free party organisée illégalement dans les bois, près de Chanat-la-Mouteyre (Puy-de-Dôme). Considérée comme l’organisatrice de ce rassemblement, une jeune femme de 28 ans a été condamnée à deux peines d’amendes. Et le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand a ordonné la confiscation de tout le matériel électrique et de sonorisation saisi le jour des faits…
À la barre du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, comme elle l’avait d’ailleurs fait lors de son audition devant les gendarmes, cette jeune femme de 28 ans affirme ne pas être l’organisatrice de la free party à laquelle les militaires avaient mis fin, le matin du 23 janvier 2022, aux « Bruyères », une zone boisée située près de Chanat-la-Mouteyre, au cœur du Parc des volcans d'Auvergne.
Tout en reconnaissant être la propriétaire de trois des 31 enceintes sonores saisies après les faits, cette amatrice de musique techno se présente tantôt comme « la porte-parole » des organisateurs de cette fête illégale, qui avait rassemblé entre 160 et 200 personnes et près de soixante-quinze véhicules, tantôt comme ayant simplement « aidé » au bon déroulement du rassemblement.
Seule à être poursuivie« Au départ, il ne s’agissait que de plusieurs fêtes d’anniversaires entre amis, qui ne devaient réunir que trente à cinquante personnes, explique-t-elle. Mais quelqu’un en a parlé à un copain, qui en a parlé à un copain et ainsi de suite… Et on a été débordé. Après, on a essayé de gérer ça au mieux, en faisant respecter un minimum de règles ».
Ce qui ne l’a pas empêchée d’être poursuivie (seule) pour cinq délits et contraventions, de la mise en danger de la vie d’autrui (à savoir le non-respect des règles sanitaires liées à la crise sanitaire du Covid) à la circulation de véhicules hors des voies ouvertes à la circulation et dans un espace naturel protégé, en passant par du tapage nocturne ou encore l’organisation d’un rassemblement festif sans déclaration préalable.
Tout le matériel saisi lorsde la free party finalement confisqué par la justiceLa procureure de la République, Laure Moisset, tout en demandant au tribunal de ne retenir que deux infractions contraventionnelles (le tapage et la circulation de véhicules dans un espace naturel), a cependant estimé que la prévenue « est bien l’organisatrice ou, à tout le moins, la co-organisatrice du rassemblement ». Et requis, outre deux peines d’amendes, la confiscation de l’ensemble du matériel saisi par les gendarmes lors de cette free party.
Me Flora Massénat, en défense, a dénoncé « un acharnement des pouvoirs publics à l’encontre des organisateurs de free party », puis plaidé la relaxe sur l’ensemble des poursuites. « Ma cliente est une personne réfléchie, responsable, mais n’est pas l’instigatrice de cet événement ».
La jeune femme a été condamnée à deux amendes contraventionnelles de 200 et 100 euros. Mais l’enjeu de cette audience résidait bien dans une éventuelle restitution du matériel saisi, sachant qu’aucun propriétaire – hormis la prévenue et ses trois enceintes – ne s’est jamais fait connaître. Le tribunal en a décidé autrement, en ordonnant sa confiscation totale…
Christian Lefèvre