Immobilier en Auvergne : "Notre chance, ici, est d’être plutôt sur un marché sain"
2022 a été une belle année pour l’immobilier auvergnat. L’activité est restée soutenue même si une baisse s’est amorcée sur les derniers mois et que l’inflation a pointé le bout de son nez. Sans surprise, la capitale auvergnate a capté la moitié du marché, et Vichy est bien reparti.
L’inflation et l’accumulation des contraintes pour les propriétaires (surtout bailleurs) vont-elles plomber le marché de l’immobilier auvergnat?? C’est en substance ce que craignent Christian Dosmas et Ivan Tartière, respectivement président et vice-président de la Fnaim Auvergne (Fédération nationale de l’immobilier). Pour autant, aucun crash n’est à prévoir.
« Disons qu’on assiste plutôt à un atterrissage en douceur », après quatre années record pour l’immobilier et une année 2022 plutôt dynamique dans son ensemble, malgré une chute assez significative des transactions entre octobre et décembre.
« À fin novembre 2022, 1.116.000 ventes (actes signés) ont été réalisées sur 12 mois glissants (- 5 % sur un an) au niveau national. En 2022, on estime que 1.100.000 ventes ont été conclues, soit la deuxième meilleure année », se félicite Ivan Tartière.
La Haute-Loire et le Cantal dynamiquesAu niveau régional, le nombre de ventes s’est maintenu et a même augmenté très légèrement : 25.506 ventes ont été enregistrées en Auvergne sur douze mois, un chiffre en augmentation de + 1,5 %.
Ceci même si la dynamique se situe plutôt du côté de la Haute-Loire - portée par beaucoup de Lyonnais venant y acquérir un bien - et le Cantal, dopé par l’envie d’espaces verts, et même si les transactions se font surtout dans le Puy-de-Dôme et dans l’Allier.
6.743 ventes (- 1,2 %) ont été enregistrées dans l’Allier en 2022?; 2.627 (+ 3,2 %) dans le Cantal?; 4.197 (+ 5,1 %) en Haute-Loire?; 11.939 (+ 1,4 %) dans le Puy-de-Dôme. L’Allier tire bien son épingle du jeu, notamment la ville de Vichy.
« La ville de Clermont-Ferrand reste très attractive et fait tourner environ 3 % de son parc à la vente?; elle arrive en tête du top 20 en nombre de ventes, avec 2.963 logements vendus en 2022 dans la capitale auvergnate, dont 2.514 appartements et 449 maisons », retrace Ivan Tartière.
Ventes. 25.506 ventes (+ 1,5 %) ont été enregistrées en 2022 en Auvergne, avec un taux de rotation de 3 %.
Vichy repartElle est suivie par Vichy, avec 1.090 ventes (865 appartements, 225 maisons), « un marché qui tourne plus vite, mais qui était aussi un marché en sommeil depuis quelques années et qui est reparti grâce au dynamisme économique », note Christian Dosmas.
Montluçon arrive en troisième position avec 743 logements vendus. Aurillac se hisse à la quatrième place avec 606 logements vendus (467 appartements?; 139 maisons).
PrixCôté porte-monnaie, le prix des logements anciens a bondi de + 6,7 % en France au 1er janvier 2023, avec une inflation à + 5,9 %. Le prix du mètre carré ancien atteint les 3.119 € en France, avec 3.893 €/m² pour les appartements (+ 5,1 %) et 2.500 €/m² (+ 7,9 %) pour les maisons.
Et dans ce contexte inflationniste, les villes moyennes comme les communes rurales résistent davantage. Prudence toutefois à ne pas regarder uniquement en surface les prix, car si sur Clermont-Ferrand, par exemple, les prix affichent une croissance de 7,2 %, encore faut-il ne pas oublier de lui soustraire l’inflation de 5,9 %, rappellent les représentants de la Fnaim.
Au 1er janvier 2023, le prix du mètre carré était de 1.181 € dans l’Allier (+ 5,4 % sur un an)?; 1.284 € dans le Cantal (+ 5,8 %)?; 1.424 € en Haute-Loire (+ 6,7 %)?; 1.889 € dans le Puy-de-Dôme (+ 7,3 %)?; de 2.401 € à Clermont-Ferrand (+ 7,2 %).
Nous tirons encore notre épingle du jeu parce qu’on est à l’abri des soubresauts que peuvent enregistrer des villes pouvant connaître la spéculation.
« On n’a pas une activité économique débordante mais ce n’est quand même pas mal?; on a une population qui ne change pas trop?; on n’a pas trop de spéculation, donc quand ça monte, ça ne monte pas trop, et quand ça descend, c’est pareil », analyse Christian Dosmas, selon qui « notre chance, ici, est d’être plutôt sur un marché sain, un marché de bon père de famille. »
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Gaëlle Chazal
Taux de vacance. 3 % de logements sont vacants depuis plus de deux ans à Clermont, 7,8 % à Vichy, 9,1 % à Montluçon, 7,9 % au Puy-en-Velay, 9,3 % à Moulins ou encore 18 % à Thiers.