Choose France : dans le faste versaillais, prière de ne pas déranger
Merci de ne pas entrer, négociations en cours. Seul le capricieux ciel versaillais avait été autorisé à jouer les trouble-fêtes à Choose France. Orchestré lundi 15 mai dans l’enceinte du château de Versailles, le sixième événement du nom clôturait la séquence "réindustrialisation et attractivité de la France", menée par un Emmanuel Macron désireux de couvrir la plaie ouverte par la réforme des retraites.
Pour garantir le succès des échanges entre les 200 chefs d’entreprise présents et les représentants du plus haut niveau de l’Etat, aucune faute de rythme permise. La musique discordante du concert de casseroles du jour : tenue à distance par un dense cordon policier. La chorale de journalistes : autorisée à franchir les grilles du palais, à condition de ne pas laisser traîner une oreille indiscrète, ou trop sensible, dans l’aile réservée aux dures tractations – "les discussions à Versailles, c’était sous les dorures, mais souvent c’est brutal", s’en est ému Bruno Le Maire le lendemain.
Les observateurs bien lotis pouvaient espérer saisir quelques informations, au détour de conversations éclair avec certains patrons en verve. Pour seul os à ronger, les autres ont eu droit à un discours du ministre de l’Economie éclipsé par l’entrée d’Elon Musk. Qu’importe ses positions polémiques : le patron de Tesla a fait miroiter, en quelques phrases lénifiantes, des investissements en France. Emmanuel Macron et le gouvernement français "sont très ouverts à l’industrie", a-t-il félicité. Les photos souvenirs "instagramées" illico par ses interlocuteurs témoignent de la profondeur des échanges… Mais pour le détail de ses annonces, rendez-vous dans le futur. Qui sait, peut-être au prochain Choose France, dont on espère qu’il apportera son lot de nouveaux projets, et d’emplois.
Si la France parvient à attirer des investissements étrangers, elle ne semble pas encore avoir trouvé la recette pour qu’ils permettent de créer autant de jobs que chez ses voisins européens. Pas sûr que le faste versaillais suffise pour y remédier.