Pour plus de sérénité sur les routes en Creuse, la loi se durcit
Les départs en vacances sont toujours l’occasion de rappeler les règles de sûreté et de contrôle sur les routes, surtout quand elles ont changé récemment. L’exemple à l’aire des Monts de Guéret en Creuse.
La législation en vigueur autour de la conduite sous l’emprise de stupéfiant a évolué. Ce samedi 29 juillet, préfète et procureure de Creuse se sont rendues sur l’aire des Monts de Guéret pour en parler lors de la journée de communication sur la prévention routière. Avec « jusqu’à 15.000 véhicules par jour sur la RN 145 lors de ce type de grands départs », le moment est tout choisi pour rappeler ce que dit la loi.
Intransigeance assuméePlus ferme, le nouveau barème administratif départemental instaure un retrait de permis de six mois dès détection de produits stupéfiants et de huit mois s’il y a récidive est constatée. Cette sévérité fait suite aux données des détections du premier trimestre 2023. « 46 % des permis suspendus ou retenus l’ont été pour usage de stupéfiants », a déclaré la préfète Anne Frackowiak-Jacobs. « C’est plus que pour l’alcool, cela démontre une augmentation de ce type de comportements. »
En tout, 272 interdictions de conduire ont été délivrées depuis le début de l’année. Sur l’accidentologie, le constat par rapport à 2022 peut redonner de l’espoir. Quatorze accidents ont été comptabilisés en 2023 contre vingt-sept l’an passé. Moitié moins de morts mais « quatre personnes tuées, ce sont toujours quatre personnes de trop », insiste la préfète. Tout comme pour les blessés : dix-huit depuis le premier janvier dont huit hospitalisés. En 2022, ils étaient vingt-sept dont dix-neuf ont dû être hospitalisés.
En Creuse, les chiffres sur la sécurité donnent un bilan contrasté de l'année 2022
La cause principale présumée de ces accidents reste, pour 29 %, l’alcool. Après, surviennent les comportements dangereux mais non liés à des addictions comme la vitesse excessive, le refus de priorité, les inattentions et dépassements risqués. Les stupéfiants, quant à eux, ne sont en cause que couplés avec l’alcool à 6 %.
La préfète ramène la baisse de l’accidentologie aux multiples campagnes de communication et sensibilisation mais nuance : « On n’a encore rien fait de mieux que la peur du gendarme ». D’où la dureté des sanctions administratives, alors même qu’aucun accident, que ce soit cette année ou la précédente, ne serait seulement dû à l’usage de stupéfiants selon les données de la préfecture.
La justice intervient par la suite mais sur le même schéma. La procureure Alexandra Pethieu prévient que pour une telle recrudescence d’un problème, en Creuse comme dans toute la France, la réponse à apporter se doit d’être ferme. Même pour ce qui est du CBD, molécule du chanvre sans effets stupéfiants.
La Cour de cassation a statué en juin. Conduire après avoir pris du CBD est interdit. « La consommation peut entraîner une infraction si le taux de THC dépasse 0,30 % et cela même si le consommateur indique ne pas avoir été mis au courant de la réelle teneur », précise la procureure.
Dès le seuil de détection atteint, les règles de sécurité routière prévalent.
Tout comme l’alcool, conduire après avoir consommé un stupéfiant est considéré comme une prise de risque en soi. D’autant plus que, selon la procureure, « même plusieurs jours après la consommation, le comportement reste accidentogène car plus on consomme régulièrement, plus le produit risque de rester longtemps dans l’organisme ».
Charlotte Mathiot