A Brive, un septuagénaire à nouveau condamné pour avoir séquestré, violenté et agressé sexuellement une femme
Un homme de 73 ans a été jugé ce lundi 2 octobre par le tribunal correctionnel de Tulle pour avoir séquestré, violenté, menacé de mort et agressé sexuellement une femme qu’il avait rencontrée peu avant. Déjà condamné pour des faits similaires, il a écopé de la peine maximale : 10 ans ferme.
Rien, sous ses dehors d’homme bien sous tout rapport, ne laissait augurer le vrai visage de ce retraité. Philippe Chenel, 73 ans, choisit ses mots, même si l’on sent qu’il lutte contre une colère rentrée.
Ce lundi 2 octobre, c’est face aux questions serrées de la présidente du tribunal correctionnel de Tulle et celles de la procureure de la République qu’il ferraillait. Une fois encore, il devait répondre de faits de séquestration, de violences avec menace ou usage d’une arme, délits auxquels s’ajoutait une agression sexuelle.
« Je vais te tuer ! »C’est le réflexe inouï d’un commerçant, le 14 septembre, qui a permis de révéler les faits. Il alerte le commissariat de Tulle après avoir saisi des bribes d’une conversation téléphonique inquiétante entre le prévenu et sa compagne. Retrouvée par les forces de l’ordre, cette dernière, présente hier à l’audience, a tout de suite raconté son calvaire. Dans la nuit du 13 au 14 septembre, alors qu’elle vient de signifier au septuagénaire qu’elle ne souhaite plus poursuivre leur relation, ce dernier l’enferme dans son appartement et la roue de coups. Des coups de poing, des crachats, puis il la traîne au sol par les cheveux et, brandissant une dague, lui lance : « Je vais te tuer ! Je vais te trancher la gorge ! »
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Les violences se poursuivent encore quand, décrit la victime, le retraité lui arrache son haut et lui caresse la poitrine. Un long calvaire auquel elle ne parvient à mettre fin qu’au petit matin, en prétextant que son entourage va s’inquiéter et donner l’alerte si elle ne rentre pas chez elle. « Il a l’air inoffensif, mais c’est l’envers du décor… Il me criait “tu vas me dire que tu vas pas me quitter !” », a témoigné la victime, la voix marquée par l’émotion.
Jugé dangereuxDepuis le box des accusés, l’homme au visage émacié porte déjà un lourd passé judiciaire. Notamment deux condamnations pour des séquestrations, des violences aussi, avec une peine de 10 ans aux assises pour l’homicide involontaire d’une ex-compagne. Le profil psychiatrique du prévenu suscite lui aussi des inquiétudes, avec, relèvent les expertises, une « personnalité narcissique », un « fond mégalomaniaque » et une « dangerosité sociale en l’absence de prise de conscience ».
Le procureur de la République, face à la gravité des faits que le prévenu a de nouveau commis, moins de 2 mois après sa sortie de prison, a requis la peine maximale : 10 ans d’emprisonnement délictuel. Une demande suivie par la juridiction qui a pris acte de la dangerosité de cet homme d’allure irréprochable. Peu avant, la présidente avait tenté : « Vous avez déjà été condamné pour des faits similaires. Qu’est-ce que vous n’avez pas compris ? » Réponse, à côté : « Désormais, je me suis résolu : plus une femme chez moi, je vais prendre un chien »…
Julien Bachellerie