De l'Auvergne jusqu'au Mondial de rugby, le rock joue aussi sur le terrain de la mode avec les rockeurs d'AC/DçU
Alors que se profile la finale de la Coupe du monde de rugby, samedi prochain entre l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, les musiciens du groupe de rock auvergnat Ac/DçU suivent la compétition avec un œil forcément particulier. Séduit par leur identité déjantée, un grand nom de l’ovalie, Franck Mesnel, à la tête d’une célèbre marque de prêt-à-porter, leur a confié une mission bien spéciale.
Il avait fallu quelques coups de gratte pour que l’idée les démange. De sacrés coups de gratte, tout de même : ceux des musiciens du groupe auvergnat Ac/DçU, vingt ans d’existence l’an prochain, et déjà un grand nombre de concerts à leur actif. Dont un mémorable, à Clermont-Ferrand en 2017, avec un Zénith d’Auvergne rempli par plus de 2.500 personnes. Et d’autres à Paris, aussi, au NoPi, non loin de la place Pigalle, ou encore au Bus Palladium, salle fréquentée, en leur temps, par Gainsbourg et Bashung.
Entre les musiciens et l'ancien rugbymen, un coup de foudre amicalMais il avait fallu un coup de gratte et quelques rifs de plus pour que naisse, il y a deux ans, une improbable histoire : celle du lien unissant le groupe de rock à une célèbre marque française de prêt-à-porter : Eden Park. « J’ai assisté à un de leurs concerts et j’ai tout de suite aimé leur côté décalé, dans le genre des Robins des Bois de Canal », restitue l’ex-rugbyman Franck Mesnel, cofondateur de la marque avec un autre grand nom de l’ovalie française, Éric Blanc.
ranck Mesnel (à droite), ancien finaliste de la Coupe du monde avec le XV de France, a lié une solide amitié des musiciens du groupe auvergnat Ac/Dçu (ici Frédéric Garcia), dont il apprécie le côté décalé.Une aventure commerciale débutée en 1988, il y a 35 ans tout pile, et qui mène aujourd’hui Franck Mesnel à voyager dans le monde entier. Même si l’identité « provinciale » de sa marque reste chère à celui qui fut finaliste de la Coupe du monde 1987 avec la France, match perdu (29-9) face aux ogres néo-zélandais. Un homme d’affaires qui fut aussi membre, à la fin des années 1980, de l’équipe « Show Biz » du Racing Paris, qui jouait ses finales de championnat de France avec des nœuds papillons roses au cou.
« Je veux travailler avec des gens bien, qui savent aussi “dévisser”. Avec Ac/DçU, j'ai trouvé ça »
Inspirés par le Haka des Néo-Zélandais
Un travail tout sauf anodin. « Ce ne sont parfois que quelques secondes de musique, mais ça dépeint un environnement sonore fondamental pour l’identité d’une marque. La télé, il y a ceux qui la regardent et ceux qui l’écoutent. Et puis j’adore la musique, je ne peux pas vivre sans », sourit Franck Mesnel. Qui n’a guère été déçu par le travail des membres d’Ac/Dçu, Frédéric Garcia et Julien Bournier. « Pour nous, ça a été un sacré défi », confie le premier, musicien et ancien rugbyman, dans sa jeunesse en Lozère. « Franck nous a demandé de restituer des ambiances propres à différents pays présents à la Coupe du monde, comme l’Écosse ou la Nouvelle-Zélande. On s’est ainsi inspirés de la rythmique du fameux haka des All Blacks. Ça a été un gros travail. » Mais le jeu en valait la chandelle.
"On est fiers du résultat, fiers de pouvoir, grâce à Franck, mettre en valeur notre région"
« On a pu compter sur des appuis, dont celui du conservatoire de Vichy Communauté, abonde Fred Garcia. On est fiers du résultat, fiers de pouvoir, grâce à Franck, mettre en valeur notre région. » Une région que l’ancien membre du XV de France apprécie particulièrement, notamment Clermont où le sportif en déplacement avec le Racing « faisait ses footings sur les hauteurs de la ville. Quant au Michelin, on était proche du public, c'était un de mes stade préférés ».
Et l’histoire entre Ac/DçU et Franck Mesnel n’est pas finie : le partenariat liant le groupe à la marque française devrait se poursuivre pendant trois ans. De quoi transformer encore nombre d’essais sonores et rythmiques en clips propres à marquer les esprits.
Pierre Geraudie