Pour "manger sain et soutenir les producteurs", l'Association pour le maintien d'une agriculture paysanne ouvre son marché
Mercredi 20 décembre, l’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) organise un grand marché d’hiver à Brioude en Haute-Loire. Vente directe, produits spécialement conçus pour ce jour, échanges avec les producteurs permettront de découvrir leur fonctionnement.
Sous le préau, quelques stands sont installés. Des familles, des personnes seules attendent, paniers à bout de bras. Les lumières de l’ancienne école Jean-Pradier éclairent les transactions. Là les noix. À côté les œufs. Le pain et les légumes. Tous les mercredis, l’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) organise depuis une dizaine d’années son marché bio et local. Un acte porteur de valeurs.
Mylène Alpini est délogée de l’attente pour expliquer avec enthousiasme le marché hebdomadaire. Amapienne depuis quatre ans, la Brivadoise a souhaité s’engager pour le fonctionnement de l’association.
"L’idée est de promouvoir les producteurs bios et locaux du secteur. Pour que les acheteurs ne recourent pas aux produits du bout du monde."
Sur les étals, les denrées essentielles sont proposées en vente directe.
Au plus procheUne vingtaine de producteurs est rattachée au réseau. Certains viennent chaque semaine comme Jessica Mialon qui propose ses œufs, le paysan boulanger Thomas Brouillard de Lavaudieu ou le maraîcher de Beaumont, Marian Duvert. Ponctuellement, viandes, bières, noix ou poissons complètent l’offre, sans concurrence. "On réalise également des commandes groupées de fruits, ajoute Mylène Alpini. Des kiwis vont être livrés d’Ardèche. Et les pomelos viennent de Corse. C’est le plus près possible."
Les tailles des paniers permettent de consommer juste ce dont on a besoin.
L’Amap de Brioude fonctionne sur une base de commandes et de contrats. Les adhérents – souvent des familles – cotisent 5 € par an. Ils peuvent demander un petit, moyen ou grand panier pour le maraîcher. Ils s’engagent pour trois mois avec le boulanger et indiquent la sorte de pain voulue et la période souhaitée.
"Cela lui permet d’anticiper la fournée et la quantité de farine nécessaire."
Pour les autres, une liste des producteurs présents la semaine est envoyée par mail. Ce système permet à chaque producteur de prévoir la quantité exacte et de limiter le gaspillage d’un éventuel surplus.
ReconnaissanceLeur présence au marché du mercredi favorise aussi l’échange. "L’Amap, c’est un peu comme une famille, image la bénévole. Au-delà de l’achat, cela crée du lien." Marian Duvert informe sur les difficultés liées à la ressource en eau. Thomas Brouillard des semences, parfois plantées en pleine nuit. Les prix, aussi, peuvent être abordés, l’impact moindre sur ces producteurs du contexte économique global.
"Ce que l’on donne, ils nous le rendent. Et on se régale."
Quatre fois par an, l’Amap ouvre son marché aux non adhérents. La prochaine fois sera le mercredi 20 décembre. Les commandes préalables ne seront pas nécessaires pour les curieux. "Cela permet de venir et de goûter à autre chose comme un pain spécial ou des tartinables. Nous, on explique le fonctionnement et les valeurs. Appartenir à une Amap est un engagement citoyen."
L’Amap reste une occasion d’échanger avec les producteurs sur leur travail.
Les 110 adhérents partagent la volonté de "manger sain, des produits trouvés près de chez soi et de soutenir ceux qui les produisent" sur le long terme. "Pendant le Covid, beaucoup de gens se sont tournés vers l’Amap. Ils savent que le mode de fonctionnement garantit des produits de qualité avec des interactions courtes. Dans ces moments, on voit que les producteurs sont importants. Mais il faut les accompagner hors crise."
L’association promeut leurs partenaires. "Ils n’ont pas souvent le temps d’y penser." Un soutien en plus de leur consommation équitable.
Toutes les noix ont été livrées. Il reste quelques choux dans un cageot. Le pain a été récupéré. Chacun reste pourtant. Et discute. Avant la semaine prochaine.
Marché hebdomadaire le mercredi de 17?h?30 à 19 heures dans la cour de l’ancienne école Jean Pradier. Adhésions possibles sur place ou en ligne sur www.absolu.info. Marché d’hiver ouvert à tous, mercredi 20 décembre à 17h30.
Lucile Bihannic