Le conseil départemental du Puy-de-Dôme se dote d'un budget de 762 millions d'euros pour 2024
Deux jours de session au conseil départemental pour voter le budget 2024. Des débats et quelques amendements plus tard, c’est fait.
En regardant par la majestueuse verrière de l’hémicycle ce mardi 19 décembre, pas de puy de Dôme. L’habituelle carte postale est invisible. Juste un épais brouillard. Un horizon totalement bouché de mauvais augure au moment de se projeter dans le budget 2024. Et en effet, la journée a été quelque peu brumeuse.
"C'est maintenant qu'on va rigoler"En deux heures à peine, les grandes lignes du budget primitif sont présentées. 10?h?30, place aux débats. "C’est maintenant qu’on va rigoler", glisse un élu à son voisin. Mais de rigolade, point. Les conseillers reviennent d’abord largement sur les discours de politique générale de la veille. Pas de traces du budget pour l’instant. Par contre, des discussions sur le capitalisme libéral, le communisme, la Saint-Cochon et la chute du mur de Berlin. Pas forcément dans cet ordre. "On pourrait avoir des débats plus structurés", lance Éric Dubourgnoux.
Visé, non pas les échanges protéiformes, mais le processus lui-même. Ici, toutes les questions sont posées les unes à la suite des autres, puis répondues en bloc. C’est vrai que le cerveau peine à recoller les morceaux.
Lionel Chauvin, président du conseil. 11?h?30, suspension de séance demandée par Karina Monnet. Fin de matinée. De budget il n’aura pas été question au final. Mais le théâtre est en place. Le retour est avancé et à 13?h?30 les échanges reprennent sur le même ton. On rectifie quelques attaques nominatives dans les discours. On règle quelques comptes. Mais les comptes n’y sont toujours pas.
8 heures plus tard, 19ème prise de parole16?h?30, Lionel Gay ouvre son micro pour la 19e prise de parole. Avant une nouvelle suspension de séance pour enfin entrer dans le vif du sujet, avec les amendements proposés par les groupes, c’est-à-dire, les modifications du budget primitif soumises au vote. Et là, en une heure et demie, neuf amendements vont être présentés, étudiés, votés (sauf un), le budget modifié en conséquence et finalement voté. De longs virages avant un sprint final tonitruant. Ralentissons donc un peu sur cette dernière ligne droite.
Au final, une hausse de 2,8 millions d’euros du budgetRegardons d’abord les amendements adoptés. Le fonds exceptionnel pour les Ehpad, initialement doté de 1,2 million d’euros, gonfle à 3,2 millions d’euros sur proposition des groupes Proximité et Territoires, la Gauche 63, Indépendants et Démocrates, la Gauche Sociale et Écologiste. Accepté à 64 %.
Les trois mêmes groupes proposent un nouveau crédit non reconductible en direction des services d’aide et d’accompagnement à domicile. 500.000 euros supplémentaires. Lionel Chauvin précisant qu’il aurait aimé "avoir un retour budgétaire 2023" pour "que ce soit au budget supplémentaire". Adopté à 64 %. Comme soulevaient dans la session de la veille, les groupes Proximité et Territoires, et la Gauche 63, la Gauche Sociale et Écologiste demande que les trois seules communautés de communes voyant leurs contrats territoriaux de développement durable baisser se voient réattribuer finalement une somme répartie de 910.638 euros sur trois ans « pour une transition moins brutale ». Adopté à 53 %.
Les aides à domicile aidées par un amendement. Enfin, à l’unanimité, l’assemblée a voté une nouvelle répartition et un nouveau calendrier des aides pour le cofinancement des maisons pluridisciplinaires de santé. Avec des crédits disponibles un an plus tôt.
Pas besoin de gonfler l'empruntCôté rejet, on trouvera entre autres la demande d’augmentation de plafond des fonds de roulement de soixante jours pour les collèges. Certains établissements n’ont toujours pas pu payer les factures d’énergie. Également rejetée, la création d’une mission visant à trouver des solutions rapides et pérennes, avec un fonds d’un million d’euros pour un lieu d’accueil des mineurs non accompagnés.
Après suspension, les services ont pu réadapter le budget. Tous les amendements prévoyaient un financement en piochant dans l’épargne nette dont la diminution serait, si besoin, compensée par un recours à l’emprunt. Et bien, pas de recours à l’emprunt qui reste à 52 millions d’euros, mais l’utilisation de cette réserve de 30 millions d’euros créée sur les DMTO.
Au final, le budget de fonctionnement est augmenté de 2,8 millions d’euros pour atteindre 762 millions. Côté investissement, une hausse de 300.000 euros correspondant au financement des maisons de santé. Le budget est finalement adopté à 62 %. Et dehors, le brouillard s’est levé, mais dans la nuit, la puy de Dôme reste invisible.
Les grandes lignes du budget 110 millions d’investissement prévus. Le budget sport devrait marquer une hausse de 70 % depuis le début du mandat. Côté santé, notons un investissement de 1,2 million pour créer des maisons pluridisciplinaires. 60.000 euros également d’aide à l’installation pour les médecins, ainsi que 72.000 euros en bourses aux étudiants en médecine générale et en psychiatrie. Le budget pour le Sdis 63 part aussi à la hausse (42,5 millions d’euros) avec une augmentation désormais régulière d’un million chaque année, environ. Les routes pourront s’appuyer sur une enveloppe en hausse de 10 %. Les zones à 70 km/h devraient aussi voir leur nombre augmenter. 44 supplémentaires pour voir la barre des 360 franchie. La solidarité territoire augmente de 24 %, frôlant les 19 millions d’euros. 10 millions supplémentaires pour l’enfance.
Simon Antony