"Avec la grippe, il ne faut pas jouer au héros" : ça y est, l'épidémie déferle sur la Corrèze
À l’image de la France entière, qui n’affiche plus qu’une seule couleur sur les cartes des épidémiologistes, en Nouvelle-Aquitaine, concernant la grippe, « toutes les données sont au rouge », résume la docteure Sylvie Quelet, conseillère médicale à la direction générale de l’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. Alors que la bronchiolite en est à la phase post-épidémique et que la circulation du Covid est stable, l’épidémie de grippe est en plein boom. Voici trois choses à savoir sur la grippe hivernale 2023-2024.
1. Elle est carabinéeDepuis Bordeaux, les équipes de l’ARS voient remonter les données de surveillance de toute la région : venues des hôpitaux, des médecins de ville et d’un réseau de laboratoires. Verdict : « le taux de positivité augmente de manière très importante, c’est une épidémie de forte intensité, avec des niveaux de gravité élevés. On a un taux d’hospitalisation important », souligne la spécialiste. Heureusement, il ne s’agit pas d’une épidémie d’une gravité alarmante : « nous n’avons, pour l’instant, pas d’alerte sur la mortalité. »
Jusqu’à présent, la grippe ne touche pas particulièrement l’hôpital. « Peut-être que ce sera différent d’ici quinze jours car le virus continue de monter, mais pour le moment, c’est calme. On ne constate pas d’impact notable sur les urgences ou sur le nombre d’hospitalisations », indique le Dr Franck Picot, médecin hygiéniste au centre hospitalier de Brive.
Comment éviter de l'attraper chez le médecin ?? Jean-Marie Chaumeil, président de l'Ordre des médecins de la Corrèze, nous répond. "En ce moment, les épidémies hivernales et notamment la grippe se propagent. Si cette dernière prend une dimension vraiment importante, je pense qu’il sera souhaitable de demander que le port du masque soit généralisé dans les salles d’attente et les espaces recevant du public. Parce que la grippe se propage comme le Covid."
2. Elle touche en majorité « les jeunes »D’après les données du terrain, Sylvie Quelet juge que la grippe de cette année « touche plutôt les jeunes, donc les personnes de moins de 65 ans. Nous avons des virus qui vont toucher des gens qui, traditionnellement, ne se sont pas fait vacciner. Jusqu’à présent, les plus âgés n’étaient pas touchés. »
La scientifique en profite pour rappeler que « la grippe est grave aux âges extrêmes de la vie. » Ce qui ne veut pas dire que les adultes actifs ne doivent pas s’en protéger.
3. Elle nécessite qu’on la prenne au sérieuxAvec la grippe, comme avec le Covid, certains gestes de protection s’imposent, pour soi comme pour les autres. Si l’on a un doute, un rapide test en pharmacie permettra de déterminer si l’on est atteint de la grippe, du Covid ou d’un simple rhume.
Lavage des mains, aération des pièces, port du masque et télétravail quand il est possible peuvent jouer un rôle important pour limiter l’épidémie. Des gestes barrière à adopter même si on se sent d’attaque pour aller travailler. « Il faut arrêter de vouloir jouer le héros, schématise Sylvie Quelet. D’autant que ce n’est pas sympa, puisque l’on contamine les autres, le virus étant extrêmement contagieux. »
Et la gastro ? Ça se termine Après la forte hausse observée lors de la dernière semaine de décembre, l’activité pour gastro-entérite aiguë (GEA) aux urgences a diminué début janvier en Nouvelle-Aquitaine et atteint un niveau modéré lors de la dernière semaine de janvier (1,4 % de l’activité totale), explique Santé publique France. Le nombre de passages aux urgences est relativement stable. La part d’activité pour GEA chez les moins de 5 ans tendait à se stabiliser fin janvier avec 7,5 % de l’activité totale enregistrée.
Pomme Labrousse