Les quatre défis d'Aurillac pour un derby réussi sur la pelouse de Brive
À trois matchs de la fin de la saison régulière de Pro D2, Aurillac va à Brive, vendredi 26 avril (28e journée ; 19 h 30). Ce derby est un peu un ersatz de phase finale pour le Stade. Un défi de taille. Pour le remplir, il faudra à Aurillac cocher quatre cases essentielles, pas une de moins.
Depuis la fin du dernier bloc et le match à Rouen, il était acquis que le Stade Aurillacois ne verrait pas la phase finale. Depuis le dernier match contre Béziers, il est (presque) acquis, que le club Rouge et Bleu va s’épargner un duel à la vie à la mort contre Montauban mi-mai.
Que reste-t-il alors pour éviter l’ennui, dans ce printemps cantalien enveloppé de crachin, de froid (et même ici ou là d’un ou deux flocons qui volent) plutôt que les rayons chauds et dorés qui accompagnent la phase finale ? Eh bien, il reste le derby. Ce match qui a été coché plus qu’aucun autre.
David Delarue, transfuge de Brive devenu taulier à Aurillac
Pour un Stade qui a trop longtemps pioché à l’extérieur, c'est l’occasion rêvée de laisser une autre image. Mais avec quels moyens ? Éléments de réponses autour de quatre questions (pour un champion du Limousin).
La défense comme socle ?Les déplacements récents (Grenoble, Biarritz, Rouen) ont été des calvaires sans nom pour Aurillac qui avait organisé des journées portes ouvertes. Un domaine où le Stade devra resserrer les boulons de même manière que la semaine passée contre Béziers, surtout qu’en face Brive n’a pas le choix et ne pourra pas se contenter d’un succès étriqué, lui qui a besoin au minimum d’une victoire bonifiée pour entretenir l’espoir un peu illusoire d’une qualification.
Aurillac a peut-être une chance, si l’on peut dire, au vu des qualités corréziennes, comme la dureté sur maul ou le danger permanent que peut poser Carbonneau autour des rucks. Ce sont là deux domaines où il avait répondu présent contre des Héraultais aux qualités similaires. Mais il faudra aussi contenir une arme que l’ASBH n’avait peut-être pas, le jeune arrière Krone qui s’affirme dans le fond du terrain corrézien.
L'absence de Marcel Van der Merwe côté corrézien n'est pas forcément une mauvaise chose pour la mêlée cantalienne.
La conquête peut-elle rivaliser ?Sans le match contre Béziers, on pourrait dire qu’on aurait été très inquiet. Mais c’est vrai qu’on était inquiet sur un peu tous aspects dans la foulée de Grenoble. La semaine dernière, la mêlée cantalienne a retrouvé une assise, et de la performance, contre un pack robuste.
Et le fait, qu’en face, Brive n’aligne pas Van der Merwe permet d’envisager le défi des packs comme un possiblement équilibré. En touche, il y a aussi eu du mieux, mais gare au contre corrézien. Mais Aurillac devrait n’être pas manchot non plus avec des spécialistes des vols en touches comme Dodson et Cambon. Si on peut donner un petit avantage au CAB, Aurillac peut rivaliser.
Comment tenir le coup physiquement ?C’est peut-être le point central et la plus grosse interrogation avant ce match. Comme l’avait justement relevé Tim Daniel vendredi dernier, « les dix dernières minutes, c’est le mental ». Physiquement, le Stade a énormément donné sept jours en arrière. Le pilier droit en tête.
Et si la continuité est un atout indéniable pour bien jouer au rugby, le fait que ce match arrive sur la fin du bloc, sur la fin de saison, et avec des garçons comme Dodson et Masterson qui sortent d’un très gros et très long combat, rend la tâche plus difficile qu’il y a une semaine. Il faudra là encore puiser dans des ressources bien profondes.
Impeccable dans sa gestion du jeu au pied au match aller, le Stade Aurillacois aura besoin du même rendement de la part du trio d'artilleurs Palmier-Aucagne-Delarue pour exister dans le derby
Le pied comme planche de salut ?Pour répondre à la troisième question, le jeu au pied cantalien peut être salutaire. Le match aller avait été un modèle du genre côté aurillacois. Et avec les mêmes acteurs pour donner de l’air sur les sorties de camp ou s’installer dans celui du CAB, Aurillac s’avance armé. Tactiquement, le Stade - joueurs et staff - avait su trouver la parade en novembre. Bis repetita ce vendredi soir ?
Jean-Paul Cohade Photos : Jérémie Fulleringer