Face à la fronde des élus, ce maire du Puy-de-Dôme abandonne l'idée d'augmenter les impôts locaux

Les élus ambertois étaient réunis en conseil municipal lundi 29 avril pour voter le budget. Ce qu’ils n’étaient pas parvenus à faire quinze jours plus tôt, refusant d’entériner la proposition du maire d’augmenter les impôts locaux.

Dans une salle du conseil assez bruyante habituellement, l’ambiance était particulièrement tendue, lundi soir, lors du conseil municipal d’Ambert. La dernière séance, très houleuse, vendredi 12 avril, avait laissé quelques traces dans les esprits des élus.

"Nous avons respecté les douze jours. Nous avons pris les renseignements en préfecture. Nous revenons donc ici pour ce conseil municipal uniquement sur le budget." Le ton du maire d’Ambert, Guy Gorbinet, était très solennel en préambule, face à des élus, de la majorité et de l’opposition, qui ont fait front contre la décision d’augmenter les impôts quinze jours auparavant. Sans attendre, le premier magistrat a tout de suite attaqué les choses sérieuses en évoquant les fameux taux, objet des désaccords.

Initialement, la municipalité projetait d’augmenter les impôts locaux de 6 % pour le foncier bâti et le foncier non bâti, et souhaitait faire passer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires de 10,69 % à 11,33 %. Une proposition rejetée par la majorité de l’équipe municipale à 18 voies contre (*) et 11 voies pour. Après une suspension de séance d’une heure, il avait été décidé d’ajourner la séance pour laisser aux élus et aux agents le temps de rebâtir un budget, sans hausse d’impôts.

C’est ce qui a été soumis aux votes, lundi 29 avril.

Nous avons dû supprimer des investissements. Notamment des travaux de voiries, qui seront décalés dans le temps. Nous cherchions 280.000 €. Nous avons eu une recette supplémentaire, et nous allons faire des économies sur l’énergie, grâce à un délégué nommé pour cela. Nous avons donc enlevé, sur les charges à caractère général, 30.000 €.

Autres exemples d’investissements modifiés : le phasage concernant le chantier du garage mécanique pour l’entretien du matériel roulant de la commune a été repensé et le remplacement de l’éclairage LED va être décalé.

Les plus gros investissements pour l’exercice 2024 concerneront donc le garage mécanique pour plus de 500.000 €, les travaux de voirie urbaine et rurale pour presque 700.000 € ou encore le projet de terrain de rugby et piste d’athlétisme pour 450.000 €.

La quasi-totalité des élus de l’opposition (cinq), à l’exception de Michel Beaulaton, se sont abstenus face à cette nouvelle proposition de budget. "Je ne suis pas contre car vous avez décidé de ne pas augmenter les impôts, mais je m’abstiens car je pense qu’il y a encore des économies à faire", a justifié Christine Sauvade. C’est pour cette même raison que Michel Beaulaton, lui, a voté contre. Pointant entre autres du doigt la salle de spectacle Ambert en scène, qui, à ses yeux, coûte trop cher à la collectivité.

Finalement, le conseil municipal n’aura duré que 45 minutes, les élus tombant tous d’accord rapidement sur les budgets de 2024. Mais cette décision d’annuler la hausse des impôts initialement prévue sera-t-elle la bonne?? Rendez-vous est pris pour le budget 2025.

(*) Dans la majorité : Corinne Romeuf, Adrien Leone, Charlotte Valladier, Justine Imbert, Marius Fournet, Marc Reyrolle, Ingrid Defosse-Duchene, Pierre-Olivier Vernet, Corinne Barrier, André Fougère. Dans l’opposition : Yvette Boudesseul, David Bost, Véronique Faucher, Aurélie Pascal, Christine Sauvade, Michel Beaulaton, Vincent Miolane, Philippe Pinton.

Sarah Douvizy