Constellium va construire une troisième fonderie sur son site d'Issoire

L’usine d’Issoire (Puy-de-Dôme) va s’agrandir d’ici à la fin de l’année 2025, avec la création d’une nouvelle unité pour répondre à la demande croissante des programmes aéronautiques et spatiaux.

La barre des 1.600 salariés a déjà été dépassée. Un chiffre symbolique qui devrait encore être repoussé dans les prochaines années. "On prévoit de recruter pour nos besoins courants, mais aussi un peu plus d’ici à la fin de l’année 2025", confirme Stéphane Corre, directeur de Constellium Issoire.

Au sein de l’usine spécialisée dans la production de tôles et de profilés pour les marchés de l’aéronautique, du spatial, de la défense, de la marine, mais aussi des véhicules commerciaux, de loisirs ou l’industrie, une bonne nouvelle est arrivée : le groupe international, acteur clef dans la fabrication de produits en aluminium, a décidé de fortement investir pour installer une troisième fonderie Airware à Issoire. "Cela va nous permettre de poursuivre le développement de ce produit qui au fil des ans démontre ses qualités et ses propriétés mécaniques remarquables", insiste le dirigeant.Airware est un alliage unique. Photo David Allignon

Après l’installation d’une première ligne de coulée de fonderie en 2011, une deuxième en 2015, une troisième dédiée à la technologie Airware verra le jour à la fin de l’année 2025 au sein de la zone industrielle des Listes.

Comment l'usine Constellium d'Issoire travaille à la réduction de ses consommations ?

Un investissement majeur, estimé à "plusieurs dizaines de millions d’euros" qui permettra ainsi à l’usine issoirienne de se doter de bâtiments supplémentaires pour ses alliages Airware. Un alliage unique qui bénéficie d’un fort engouement auprès des clients du milieu de l’aéronautique ou encore des programmes spatiaux, en forte croissance ces dernières années. "Le spatial et l’aéronautique se développent, il fallait donc accompagner la demande de nos clients", assure Stéphane Corre.

Cette excellente annonce pour l’usine puydômoise, l’est aussi pour tout le bassin de vie. Car, cette troisième fonderie va à la fois permettre de générer de l’activité économique lors de sa construction, mais également nécessiter l’embauche de nouveaux salariés.

"On va commencer à recruter courant 2025 pour renforcer les équipes existantes. On vise une trentaine de nouvelles recrues, en majorité des opérateurs de productions, mais aussi sur des filières techniques"

Ces investissements conséquents pourraient aussi s’accompagner d’autres dans les prochaines années : une réflexion sur le recyclage d’avions en fin de vie est menée depuis plusieurs mois avec nombreux partenaires.

Qu’est-ce qu’Airware ? Pilier dans d’importants programmes aéronautiques (notamment sur l’A350) et spatiaux, Airware offre une combinaison unique d’avantages : faible densité, stabilité thermique, résistance à la corrosion, allègement… Combinant notamment de l’aluminium et du lithium, la solution Airware, développée depuis 20 ans par Constellium, présente une densité bien inférieure, une rigidité plus élevée et une meilleure tolérance aux dommages. Huit alliages différents ont été développés, avec des applications telles que les revêtements de fuselage, les longerons, les structures de plancher et les rails de siège, les cadres de fenêtres et les grands composants internes des ailes et du fuselage. Recyclable à l’infini, il peut être utilisé pour différentes applications, garantissant ainsi des économies de coûts et une durabilité accrue. Grâce à son poids plus léger, Airware permet de réduire les émissions de CO2.

Jean-Baptiste Botella