"On ne peut pas semer dans ces conditions" : un Puy-de-Dôme trop arrosé pour les agriculteurs
La pluie, c’est bien ! Mais trop de pluies, c’est trop ! Les précipitations abondantes de ces dernières semaines, sur un sol déjà humide, risquent de compromettre les récoltes 2024.
L’eau, c’est la vie ! Et en matière agricole, cette maxime est encore plus vraie ! Mais pas toujours.
Les précipitations de ce milieu de printemps ont été abondantes. Trop abondantes. Et cette eau qui arrive à foison apporte bien plus de problèmes que d’avantages chez les agriculteurs du Puy-de-Dôme.
« Soyons honnêtes, confie David Chauve, président de la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, la situation n’est pas catastrophique, mais elle est très problématique ».
Trop sec, puis trop humideAprès un hiver très sec, les pluies du début du printemps avaient été accueillies avec enthousiasme : « Les réserves étaient au plus bas et ces pluies ont permis de reconstituer les nappes. Les beaux jours qui ont suivi étaient un peu précoces, mais rien de grave ».
Des records de chaleur mi-avril
Ce sont les pluies qui ont succédé à ces beaux jours qui ont inquiété la profession : « La fin de l’hiver avait déjà été assez pluvieuse et nous n’avions pas besoin de toute cette eau. Depuis près de trois semaines, il y a donc eu un excès de précipitations. Pour les éleveurs, elles sont arrivées à la période où l’on espérait récolter l’herbe qui servira au fourrage de cet hiver. Les sols étaient gorgés d’eau et on ne pouvait pas y accéder. Les bêtes ont piétiné ces sols et ont tout dégradé. » Côté cultures, ces pluies sont arrivées à l’époque des semis. Tout a été retardé et cette humidité favorise l’apparition des maladies. On se dirige à la fois vers une baisse de qualité, et de quantité ».
Un décalage irrattrapableUne vérité constatée à l’ERL Boilon de Lezoux : « Les tracteurs ne peuvent pas accéder à de nombreuses parcelles. Certaines sont inondées avec de grandes mares. On ne peut pas semer dans ces conditions. Depuis ces derniers jours, un peu plus secs, on ne touche plus terre, mais on n’arrivera pas à rattraper le retard accumulé. On a un mois de décalage ».
Heureusement, cette situation ne touche pas tout le monde. Laurent Arrois, maraîcher et horticulteur à Pont-du-Château, est passé à travers : « On cultive pratiquement tous sous serre. Notre eau ne vient pas du ciel. Nous n’avons donc pas ressenti le moindre problème ».
Arnaud Vernet