Un scénario fou, des avants dominateurs, des renvois cafouillés... ce qu'il faut retenir de la défaite de Brive à Béziers

Au terme d'un match totalement dingue, le CA Brive s'est incliné à Béziers, ce vendredi soir, en barrage de la Pro D2 (33-31). Une défaite concédée dans les derniers instants, après un essai de Nkinsi à trois minutes de la fin. Voici ce qu'il faut retenir de cette rencontre, qui marque la fin de la saison des Brivistes.

Le résumé du match

Il y a tout eu. De l'intensité, d'énormes tampons, du suspense et d'incroyables retournements de situation. Mais au terme d'un barrage au scénario totalement dingue, c'est Béziers qui a validé son billet pour les demi-finales de la Pro D2.

Pendant 80 minutes, les deux équipes se sont rendues coup pour coup, n'ont jamais rien lâché, ont mis de l'intensité. Et ce dès les premiers instants. Fidèles à ce qui a fait leur force cette saison, les Biterrois ont immédiatement voulu imposer un rythme soutenu en jouant tous les ballons. À l'image de cette relance depuis les 22 mètres initiée par Malié, avec Marques, puis Tupuola au soutien. Il fallait finalement un arrêt de volée de Krone pour mettre un terme à cette action qui allait donner le ton de cette rencontre (13e).

Les Biterrois insistaient, mais ils se heurtaient à une incroyable défense des Corréziens, illustrée par un Sadrugu infranchissable. Les Brivistes étaient bien dans ce barrage, mais ils cédaient une première fois après une faute de Moriarty (30e). À la suite d'une penaltouche dans les 22 mètres corréziens, Marques, encore une fois excellent ce soir, inversait le jeu. Le surnombre était parfaitement négocié par les locaux : Lorre décalait Pauta (13-9, 32e).

Mais à l'image du duel de buteurs qui avait animé le début de la rencontre, les deux équipes se rendaient coup pour coup dans ce barrage. Et la réponse des Brivistes était immédiate. Sur une situation d'avantage, Carbonneau tapait un petit coup de pied par-dessus. Le rebond trompait Lorre, l'arrière de l'ASBH, et profitait à Bonneval (13-16, 36e).

Finalement, un drop de Raffy (16-19, 40e+1), le premier inscrit par les Corréziens cette saison, mettait un terme à ce premier acte de grande qualité.

Dès le retour des vestiaires, Béziers profitait d'une supériorité numérique (carton jaune infligé à Krone en fin de première période) pour reprendre les commandes grâce à un deuxième essai parfaitement négocié sur les extérieurs : Pauta s'échappait le long de la ligne de touche et servait Plazy (23-19, 43e).

Mais comme en première période, les Brivistes réagissaient dans la foulée. Deux pénalités de Raffy leur permettaient de repasser devant (23-26, 51e).

Si les Corréziens cafouillaient les renvois (voir ci-dessous), ce qui permettait aux Biterrois de remettre immédiatement la pression, les noir et blanc pouvaient en revanche s'appuyer sur le gros travail de leurs avants qui prenaient clairement le dessus sur leurs homologues héraultais. Après une énième faute en mêlée, l'ASBH se retrouvait à 14 (carton jaune infligé à Zabala Arrieta, 65e). Brive reprenait l'avantage, puis cinq longueurs d'avance à douze minutes du terme (26-31).

Mais à 14, les Héraultais ne lâchaient rien. Et au bout d'une action interminable partie de leurs 22 mètres, ils reprenaient l'avantage après un essai de Nkinsi (33-31, 77e). Les Brivistes disposaient bien d'une dernière munition. La percée de Johnson sur 30 mètres faisaient passer des frissons chez les supporters héraultais. Mais les Corréziens finissaient par perdre le ballon. C'était terminé. C'est Béziers qui ira défier Vannes la semaine prochaine en demi-finale. La saison des Brivistes s'arrête là, au terme d'un match au scénario totalement fou... A l'image de la saison du CAB.

Comme le nombre de pénalités obtenues par les Corréziens en mêlée fermée. Les joueurs de Pierre-Henry Broncan ont clairement pris le dessus dans ce secteur en seconde période, surtout autour de l'heure de jeu grâce au coaching briviste. Comme il l'avait fait lors des deux derniers matchs, le staff corrézien a remplacé très tôt Brennan et Van der Merwe (à la demi-heure de jeu) pour les faire revenir sur la pelouse peu après l'heure de jeu (66e). Mais à l'arrivée, cela n'a pas suffi.

Les Corréziens n'ont pas fini de ressasser ces actions sur le chemin du retour. On veut parler de ces renvois biterrois cafouillés par les Brivistes en seconde période qui n'ont jamais permis aux partenaires de Léo Carbonneau de sortir proprement de leur camp. Au contraire, ils se sont constamment retrouvés sous la pression des Héraultais... et du pied de Marques qui ne se faisait pas prier pour sanctionner la moindre faute des noir et blanc à l'image de ce plaquage à retardement de Voisin (53e)... survenu après un renvoi perdu. 

BEZIERS (Stade Raoul-Barrière). Béziers bat le CA Brive 33-31 (mi-temps : 16-19 pour le CAB). Arbitre : M. Nuchy. 15.761 spectateurs.

Les points. Pour Béziers : trois essais de Pauta (32e), Plazy (43e), Nkinsi (77e), quatre pénalités (5e, 8e, 38e, 53e) et trois transformations (32e, 43e, 77e) de Marques.Pour Brive : un essai de Bonneval (36e), un drop (40e+1), sept pénalités (7e, 11e, 23e, 47e, 51e, 62e, 68e) et une transformation (36e) de Raffy.

Changement temporaire. À Béziers : Van Bost par Tchelidze (65e-75e).

Cartons jaunes. À Béziers : Zabala Arrieta (65e). À Brive : Krone (38e).

Évolution du score. 3-0 (pour Béziers), 3-3, 6-3, 6-6, 6-9, 13-9, 13-16, 16-16, 16-19 (mi-temps), 23-19, 23-22, 26-25, 26-28, 26-31, 33-31.

Béziers. Lorre ; Courtaud (Dreuille, mt), Nanai Tavae, Votu (Tupuola 8e), Plazy ; (o) Malié, (m) Marques ; Ancely (cap.), Pauta, Van Bost (Benoy, 75e) ; Madigan (Gayraud, 58e), Nkinsi ; Zabala Arrieta, Arnoldi (Boulassel, 58e), Fernandez Moreira (Amrouni, 51e).Brive. Krone ; Tuivuaka, Shvelidze, Johnson (Galletier, 66e), Bonneval ; (o) Raffy, (m) Carbonneau (cap.) ; Sadrugu (Moriarty, 72e), Moriarty (Voisin, 51e), Marais ; Ratuva (Usarraga, 51e), Van Eerten (Delannoy, 66e) ; Van der Merwe (Coria Marchetti, 31e pour Van der Merwe, 66e puis Coria Marchetti, 78e), Da Silva (Boudou, 51e), Brennan (Fraissenon, 31e puis Brennan 66e). 

Manuel Caillaud