"Jungle" de Calais: deux engins de chantier incendiés, des tags sur des conteneurs
Deux engins de chantier stationnés près de la "Jungle" de Calais ont été incendiés et deux conteneurs d'hébergement du camp officiel ont été tagués dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès de la préfecture du Pas-de-Calais.
"Deux engins de chantier appartenant à la Sogea (société de travaux publics appartenant à Vinci, ndlr) ont été incendiés", a indiqué samedi à l'AFP le sous-préfet de permanence, Régis Elbez, confirmant une information de La Voix du Nord.
Ces engins devaient être utilisés à partir de lundi pour la poursuite des travaux sur le camp de conteneurs devant accueillir à terme 1.500 migrants, selon cette source.
Par ailleurs, 16 de ces conteneurs ont été tagués, et les portes de deux d'entre eux ont été forcées, sans succès. Les tags portaient des revendications et des inscriptions telles "Fuck Cameron", le Premier ministre britannique, ou encore "Fuck government".
Les incendies sur les engins de chantier ont très vraisemblablement servi à faire "diversion" afin que d'autres individus puissent accéder aux conteneurs pour les taguer, a expliqué M. Elbez.
"A ce stade de l'enquête, nous n'avons pas encore les éléments permettant de procéder à des interpellations", a rapporté le sous-préfet.
Le camp créé par l'Etat, composé de 125 conteneurs de 12 places et clos par un grillage, a ouvert lundi et peut accueillir jusqu'à 1.500 migrants. Les migrants hébergés peuvent y entrer librement, jour et nuit. Pour s'identifier, ils ont chacun un code d'accès et doivent se prêter à une analyse morphologique 3D de la main.
Selon un décompte de la préfecture vendredi en fin de journée, il y avait 173 personnes hébergées dans cette nouvelle structure jeudi soir, et 250 inscrits pour vendredi.
Un observateur sur place relevait toutefois mercredi que les Africains, notamment, se méfiaient énormément de ce dispositif, surtout ceux présents à Calais sans famille. "Ils préfèrent avoir toute liberté pour tenter de gagner discrètement l'Angleterre", avait-il dit.