Grèce: 26 anarchistes arrêtés après une incursion dans une église
La police grecque a arrêté dimanche 26 anarchistes, qui avaient interrompu la messe dans la cathédrale orthodoxe de Thessalonique (nord) pour protester contre l'évacuation de bâtiments squattés par des réfugiés, selon une source policière.
"Solidarité avec les réfugiés", était inscrit sur les tracts que les militants ont jeté dans l'église avant de sortir quelques minutes plus tard, selon la même source.
Les forces anti-émeutes se sont rendus sur place et ont procédé à 26 arrestations, dont neuf étrangers, quatre Allemands, un Suisse, un Autrichien, un Espagnol, un Britannique et un Marocain.
Ils ont été poursuivi pour "perturbation d'une réunion religieuse", selon la même source.
La police n?exclut pas que les étrangers arrêtés aient participé il y a une semaine à une réunion "No border" qui avait eu lieu à l'université de Thessalonique. Ce mouvement paneuropéen rassemble de militants de diverses organisations qui militent pour les droits des réfugiés et l'abolition des frontières.
Les autorités grecque ont fait évacuer la semaine dernière trois bâtiments de Thessalonique, squattés par des réfugiés et dont l'un, qui était un ancien orphelinat, appartenait à l'évêché.
Un engin incendiaire a explosé dimanche matin devant l'entreprise qui a démoli cet orphelinat après son évacuation au début de semaine dernière.
De nombreux bâtiments abandonnés à Athènes et Thessalonique ont été occupés ces derniers mois par des militants en faveur de l'autogestion ou de l'anarchie pour loger des réfugiés.
Selon les estimations officielles, plus de 2.000 réfugiés habitent dans ces squats, notamment dans des écoles désaffectées.
Si le gouvernement de gauche tolère pour le moment ce genre de mouvement, les autorités locales ont mis en garde contre "les conditions insalubres" de ces logements.
"Les occupations de bâtiments ne peuvent pas résoudre le problème des migrants et des réfugiés", a récemment indiqué le maire d'Athènes, Georges Kaminis, menaçant de porter plainte contre les occupants d'une vingtaine de squats de la capitale.
Depuis la fermeture des frontières en Europe pour les réfugiés, le gouvernement a mis en place des dizaines de centres d'accueil à travers le pays pour abriter les 57.000 personnes bloquées en Grèce.
Toutefois, ces centres sont souvent isolés et surpeuplés et les conditions ne sont pas "adéquates", a récemment prévenu le centre national de prévention des maladies, les réfugiés préférant plutôt se loger dans des grandes villes pour avoir accès aux services d'asile.